Avec l’étude « Meaningful Passions », réalisée avec l’institut CSA, Havas Sports & Entertainment a voulu savoir ce que les Français passionnés de sport, musique et jeux vidéo attendent des entreprises ou organisateurs d’événements dans le domaine des enjeux sociétaux et écologiques. On apprend notamment que 66% des sondés de la communauté « sport » seraient prêts à boycotter une marque si elle devait ignorer tous ces aspects. Attention, avertissement sans frais.
Près de deux tiers des Français passionnés de sport seraient donc prêts à boycotter une marque si elle ne place pas au coeur de sa stratégie les enjeux sociétaux et écologiques. C’est le principal enseignement d’une étude* commandée par Havas Sports & Entertainment auprès de CSA et dévoilée la semaine dernière par ses responsables. Si les problématiques de santé sont la préoccupation principale d’un public sportif (23%), l’environnement arrive juste derrière (16%). C’est aussi vrai pour passionnés de musique et jeux vidéo.
« Les Français attendent beaucoup des marques pour les aider dans leur pratique environnementale, explique Lilith Peper, directrice du planning stratégique chez Havas Sports & Entertainment. Ils n’en ont pas les moyens mais quand on leur donne, ils le font avec entrain ». Alors qu’une majorité des 1.500 Français sondés disent adopter des comportements responsables au quotidien, beaucoup n’arrivent pas à reproduire ces gestes lors de la pratique d’une activité dans l’un des trois univers étudiés. « 66% des fans de musique trient au quotidien, mais seulement 33% arrivent à le faire à l’occasion d’un concert. De même, 75% des sportifs ont des actions responsables dans la vie courante, mais seulement 25% dans le cadre de leur passion », constate Lilith Peper, qui conseille aux partenaires d’intégrer systématiquement cette dimension lors de l’activation de leurs partenariats. D’autant que les fans d’une discipline sont les publics les plus réceptifs et exposés à des actions de ce type, directement, ou par le biais des retombées dans la presse.
Les fans réclament des engagements écologiques
Pour rallier les fans et participants à sa cause, un organisateur peut limiter le gaspillage en redistribuant, par exemple, les invendus des buvettes à une association. Les sportifs attendent aussi des organisateurs la mise en place de bennes pour recycler leurs vieux vêtements de sport ou dossards, détaille l’agence. Parmi une vingtaine d’actions possibles autour de ces problématiques, seule une poignée est jugée « indispensable » pour les fans.
C’est le cas, par exemple, du recyclage des invendus sur un événement afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, ou une prise de position forte d’un club qui se priverait d’un sponsor en cas de discrimination constatée de ce dernier. En revanche, proposer aux VIP de remettre leur cadeau à une association est estimé comme « une idée à la marge ».
41%
33% des Français ont une idée précise de ce que font les marques dans une démarche responsable. Ce chiffre monte à 41% chez les fans de sport.
Adidas a été cité en exemple pour avoir mis en place, via l’application Rustastic, « Run for the Oceans », avec un dollar pour chaque kilomètre parcouru reversé à Parley, association qui lutte pour la préservation des océans. Adidas a aussi conçu des chaussures composées de 95% de plastique récupéré. Les fédérations ont aussi un rôle à jouer. La fédération internationale de volley-ball (FIVB), associée à Good Net, transforme les filets de pêche usés en filets de volley-ball.
Présent pour une table ronde sur le sujet, le handballeur Nikola Karabatic a expliqué être vigilant dans le choix de ses sponsors, notamment pour leur rapport à l’environnement : « Ce que j’attends des sportifs que j’admire, c’est qu’ils s’engagent par leurs actions et aussi par leur demande auprès des sponsors auprès desquels ils choisissent de s’engager. Dans mon cas, c’est ce que j’essaie de mettre en place. » Le joueur du PSG a également plaidé pour un autre calendrier des compétitions avec moins de matches afin de limiter les déplacements : « C’est un gros problème, tant pour la santé des athlètes que pour l’impact environnemental de ces événements. » Le double champion olympique, pas fan d’une Ligue des champions rallongée, prend en exemple la NFL. « Le championnat de football américain est très ramassé ce qui n’empêche pas le Super Bowl d’être un des événements sportifs les plus suivis au monde », argumente-t-il.
(*) Etude Meaningful Passions d’Havas Sports & Entertainment réalisée par CSA Research auprès d’un échantillon de 1.500 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. Terrain du 6 au 21 octobre 2020.