En s’appuyant sur les données du ministère des Finances (DGFIP) concernant les dons déduits au titre du mécénat et sur ses propres sources, Admical publie, avec CSA, le Baromètre 2018 sur le mécénat d’entreprise en France. Il confirme la hausse du mécénat d’entreprise, tant sur le nombre d’entreprises mécènes que sur le montant des dons. Le trio de tête des secteurs bénéficiaires du mécénat, social, culture et éducation, s’inscrit également dans la durée. Quelle place occupe le sport ?
La tendance à la hausse se confirme sur la période d’étude 2016-2018. Entre 2010 et 2016, le nombre d’entreprises ayant déduit des dons sur l’impôt des sociétés au titre du mécénat (une entreprise peut déduire 60 % du montant du don de son impôt sur les sociétés, dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires, ndlr) a été multiplié par 2,5 et le montant des dons déclarés a été multiplié par 1,8, atteignant 1,7 milliard d’euros en 2016. Cependant, les chiffres doivent être réévalués à la hausse, au regard du constat effectué par Admical et CSA selon lequel 50 % des entreprises mécènes ne déclarent pas ou ne déclarent que partiellement leurs dons. Il s’agirait principalement des TPE et PME, les grandes entreprises étant 81 % à déclarer leurs dons. Ainsi, Admical estime que 9 % d’entreprises étaient mécènes en 2017 pour un budget global compris entre 3 et 3,6 milliards d’euros !
Les formes du mécénat évoluent, même si le mécénat financier reste le plus pratiqué (92 % des entreprises mécènes). Le mécénat de compétences, en particulier, prend de l’importance, témoignant de la volonté des salariés de donner plus de sens et d’engagement à leur travail. « Les entreprises ont compris le rôle sociétal qu’elles peuvent et doivent jouer pour soutenir les initiatives positives de notre pays », estime François Debiesse, président d’Admical.
Ce sont les grandes entreprises (plus de 5.000 salariés) qui restent le moteur du mécénat d’entreprise. Alors qu’elles ne représentent que 0,3 % des entreprises mécènes déduisant leurs dons, leur part dans le budget total est de 57 %. Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ont également une part prépondérante, représentant 22 % des dons déclarés et seulement 4 % des entreprises mécènes. L’engagement des très petites entreprises (TPE) et des petites et moyennes entreprises (PME) s’accentue néanmoins ces dernières années, le nombre de TPE mécènes ayant quasiment triplé entre 2010 et 2016, et le montant des dons des PME ayant été multiplié par 1,8 sur cette même période.
L’environnement et le sport mobilisent… mais collectent peu !
A noter que les politiques de mécénat influencent le fonctionnement même des entreprises : plus d’un quart des entreprises mécènes (27 %) ont mis en place une politique RSE, contre 11 % seulement des entreprises non mécènes.
Le baromètre confirme la tendance quant au trio de tête des secteurs bénéficiaires. Le social reste privilégié, représentant 28 % des dépenses. Vient ensuite la culture et le patrimoine, dont le budget a fortement augmenté (25 % du budget total en 2017 contre 15 % en 2015), puis l’éducation, en forte augmentation (23 % en 2017 contre 13 % en 2015). Plus loin, on trouve la santé (11% des dépenses), bien que ce soit le domaine le plus important aux yeux des Français. L’environnement reste assez peu soutenu (7% du budget total), tout comme la solidarité internationale (4%), le sport (2% du budget alors qu’il est le secteur le plus prisé des mécènes, notamment TPE et PME) et la recherche (seulement 1%).