Selon une information du Parisien, Anne Hidalgo a écrit à Tony Estanguet, patron du Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) de Paris 2024, pour lui rappeler que les sponsors devaient répondre à certains critères écologiques. Dans le collimateur du maire de Paris se trouverait, sans le nommer, le groupe pétrolier Total.
Avec Total, le sujet reste sensible dès qu’il s’agit de communication par le sport. La Section Paloise dans le Top 14 n’y trouve rien à redire. Personne ne monte sur la table pour dénoncer le sponsoring de l’équipe cycliste Total Direct Energie. Pas plus que le naming de la CAN avec la Coupe d’Afrique des Nations Total. Mais certaines frontières sont difficiles à franchir. Selon une information du Parisien, la maire de Paris Anne Hidalgo a pris le soin d’adresser un courrier à Tony Estanguet, le président du COJO Paris 2024. Elle lui rappelle que les futurs sponsors de Paris 2024 (aujourd’hui il n’y a que le groupe BPCE, ndlr) doivent répondre à des critères écologiques et éthiques. D’après Le Parisien, le groupe pétrolier Total serait visé dans la missive.
Anne Hidalgo mentionne « des préalables » à l’engagement de Paris dans la course aux JO. Comme « être exemplaire sur le plan environnemental ». « Nous avons ainsi imaginé et porté ensemble le projet de Jeux neutres en carbone », explique-t-elle. Et d’invoquer « la nécessité d’appliquer nos ambitions communes à la sélection en cours par le Cojo des sponsors privés ». Et Anne Hidalgo adresse un avertissement à Tony Estanguet : « Il serait très difficilement compréhensible pour nos concitoyens que soient retenues des entreprises dont l’activité aurait un lourd impact sur l’environnement en se fondant notamment sur le recours massif à des énergies carbonées. » La maire de Paris prend les devants. Le nom de Total n’a pas encore été cité parmi les partenaires potentiels de Paris 2024. Mais à quelques mois des élections municipales, elle souhaite éviter d’offrir un angle d’attaque à ses adversaires. Le groupe pétrolier est menacé de poursuites par plusieurs villes françaises et des ONG qui dénoncent les émissions de gaz à effet de serre du groupe.
Reste le principe de réalité : l’organisation recherche des sponsors à hauteur d’1,2 milliard d’euros pour boucler un budget de 3,8 milliards d’euros. Sans les entreprises du CAC 40, l’objectif sera difficile à atteindre. « Notre volonté est de proposer un nouveau modèle d’organisation des Jeux en phase avec les grands enjeux de notre société, répond avec tactique Tony Estanguet au Parisien. Le choix des partenaires ne viendra jamais remettre en cause cette ambition et les engagements que nous avons pris. » La stratégie du COJO est d’impliquer ses partenaires dans la « réalisation d’actions concrètes ». « Par leur expertise, leur capacité à innover, à proposer des solutions nouvelles, nos partenaires participeront directement à la réalisation de nos ambitions, insiste Tony Estanguet. Toutes les entreprises partenaires qui s’engageront à nos côtés partageront l’ambition de Jeux uniques, responsables et qui engagent les Français. »
A priori, l’arrivée d’un sponsor n’est pas soumise au vote du conseil d’administration du COJO dont fait partie Anne Hidalgo. Mais en 2003, la conclusion d’un partenariat avec la Fédération française de voile (FFVoile) avait échoué devant l’accueil mitigé de plusieurs dirigeants et figures du milieu. L’histoire se répétera-elle avec les Jeux olympiques de 2024 ?