La métropole de Bordeaux annonce prendre à sa charge la gestion du Matmut Atlantique. SBA, la filiale des groupes de BTP Vinci et Fayat qui en assurait la gestion accepte une résiliation du contrat « sans indemnité ». Construit pour l’Euro 2016, ce stade perd de 2 à 3 M€ par an.
C’est une des conséquences de la dégringolade des Girondins de Bordeaux. Le stade Matmut Atlantique (42.000 places), en déficit chronique depuis sa construction en 2015 via un partenariat public-privé, sera désormais géré directement par la métropole bordelaise. Le stade passe en régie publique après un accord avec l’ancienne société exploitante SBA.
Cette enceinte, bâtie pour l’Euro 2016, a coûté 310 M€ sur 30 ans selon la Cour des comptes, et a été plombée par les difficultés financières des Girondins. Le club, désormais amateur, évolue en National 2 (4e division), mais même en Ligue 1 et avec l’appui d’un namer (Matmut), l’exploitation n’était pas rentable. SBA, filiale des groupes Vinci et Fayat, était en conciliation avec Bordeaux Métropole, estimant perdre « deux à trois millions d’euros » par an.
« Notre séparation se passe dans de bonnes conditions », a déclaré Christine Bost, présidente (PS) de la métropole, qui soumettra au vote une délibération le 6 juin. SBA a accepté une résiliation « sans indemnité », renonçant aux 20 M€ de déficit cumulé. La métropole reprend les neuf salariés et exploitera le stade dès le 1er août, en visant un coût annuel limité à 12 M€. Il reste 82 M€ à rembourser d’ici 2045. Avec la fin du contrat avec Matmut (1,9 M€ par an), le stade s’appellera « stade Atlantique », en attendant un nouveau partenaire.
« Je suis persuadée que la métropole saura valoriser cet équipement » via des événements sportifs ou culturels, a ajouté Christine Bost, évoquant des discussions avec l’Union Bordeaux Bègles (Top 14) ou la FFR.
Bordeaux Métropole et la mairie de Bordeaux refusent le plan de remboursement de leur créance
Concernant les Girondins, qui payaient initialement 4,7 M€ de loyer annuel, celui-ci devrait être ramené à environ un million d’euros la saison prochaine.
Christine Bost s’oppose à
« l’écrasement à 90 % » de la créance de 19 M€ de loyers impayés, proposé dans le cadre du redressement judiciaire. Elle a rappelé à Gérard Lopez la lettre d’engagement signée via sa société Jogo Bonito. Ce type de garantie avait déjà été fourni par M6 et King Street. La mairie, créancière pour quelques dizaines de milliers d’euros, adopte la même position. Le tribunal de commerce de Bordeaux tranchera le 27 mai, pouvant imposer le plan de continuation du club malgré l’avis des créanciers.

