La Ligue de football professionnel (LFP) se réjouit d’une décision du Tribunal judiciaire de Paris pour obtenir des réseaux privés virtuels (VPN) de bloquer les sites pirates retransmettant illégalement les rencontres du championnat de France.
La LFP se félicite de cette « première en France sinon dans le monde » qui constitue « une avancée majeure dans la lutte contre le piratage en ordonnant à des services de VPN de mettre en œuvre des mesures de blocage de sites pirates ». Les VPN permettent de contourner les restrictions qui s’appliquent à des contenus payants, en localisant l’ordinateur connecté dans un autre pays que celui où il se trouve réellement et en masquant son adresse IP. La ligue rappelle que les VPN « peuvent être utilisés de façon abusive pour accéder aux sites de streaming et services IPTV diffusant illicitement les matchs de Ligue 1 et de Ligue 2 ». Canal+ apprécie également la décision. Elle « envoie un signal fort sur la responsabilité des VPN, qualifiés pour la première fois d’intermédiaires techniques, dans la diffusion illégale de contenus sportifs », a indiqué le groupe audiovisuel dans un communiqué. Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné à cinq VPN (NordVPN, Cyberghost, Surfshark, ExpressVPN et Proton) de « bloquer 203 noms de domaines de sites illégaux de diffusion » de compétitions sportives. Cela concerne la Ligue des champions, le championnat d’Angleterre de foot et le Top 14 (le championnat de France de rugby), compétitions dont Canal + détient les droits, ainsi que la Ligue 1 et la Ligue 2, les championnats de football français de première et deuxième division, organisés par la LFP.
Le fait que ce type de décision concerne désormais les VPN crée un « précédent judiciaire » qui « s’inscrit pleinement dans la dynamique du groupe à contraindre les intermédiaires techniques, de toute nature, à prendre leurs responsabilités dans la lutte contre le piratage audiovisuel », conclut Canal +.
Une victoire tardive au cœur d’une saison où le piratage massif a été fermement dénoncé par DAZN, détenteur de huit matchs par journée. Critiquée pour son inaction par le groupe britannique, la LFP a, depuis, obtenu plusieurs décisions en sa faveur sur ce dossier « à l’égard des FAI (fournisseurs d’accès à Internet), des DNS alternatifs (annuaire pour adresses Internet) et des moteurs de recherche. » Surtout, l’instance voit dans cette décision une manière de préparer plus sereinement le terrain en vue de la prochaine saison où elle devrait lancer sa propre chaîne après avoir acté, le 2 mai, la fin de la diffusion des matchs sur DAZN. Le conseil d’administration de la LFP a voté à l’unanimité de partir sur deux options avec la plateforme britannique: soit la sortie définitive soit un partenariat technique sur la future chaîne de la Ligue. « La LFP et LFP Media saluent l’ensemble des décisions rendues en sa faveur cette saison et qui viennent en protection de ses droits. Elles sont d’ores et déjà mobilisées pour préparer la protection de la prochaine saison », conclut le texte.
Dans un rapport paru au printemps 2024, le régulateur français de l’audiovisuel, l’Arcom, soulignait que plus d’un internaute sur deux
(57 %) ayant des pratiques illicites utilisait un VPN.


