Les Jeux financent les Jeux. Bernard Lapasset, président de l’association Ambition Olympique chargée de préparer une candidature parisienne à l’organisation des JO 2024, ne cesse de le répéter. Mais les Français craignent les dérapages. Ils s’interrogent sur le financement public autour de l’épreuve si Paris devait être désignée ville hôte des Jeux olympiques et paralympiques en 2024. Ils sont 47 % à se montrer hostiles au financement public (État et collectivités locales) selon notre sondage Future Thinking France et respondi.
À la question de savoir s’ils sont plutôt favorables ou opposés à ce que l’État et les collectivités locales financent l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été à Paris en 2024 ?, 40 % des Français se déclarent favorables au financement public des Jeux (30% d’opinions assez favorables et 10% très favorables), tandis que 47% y sont opposés (27% d’opinions pas du tout favorables et 20% pas tellement favorables). On savait les Français frileux sur la question, mais le résultat de notre sondage, réalisé avec Future Thinking France et respondi, démontre leur méfiance sur un point crucial du dossier. Les exemples de dérapages financiers de précédentes organisations de JO servent de repoussoir alors que la majorité des Français se montrent favorables aux JO à Paris.
Baisse de 13 points de l’appui au financement public
Alors que la candidature parisienne entre dans le concret, les Français ne veulent surtout pas assister à une envolée des coûts. Ils adressent un avertissement aux responsables de la candidature et aux pouvoirs publics. D’ailleurs, on notera que ces chiffres sont en net recul par rapport au même sondage, effectué en octobre 2014. À cette date, 53% des Français se disaient en faveur d’un financement public. On notera par ailleurs le niveau important d’indécis (13 % contre 7% lors de la dernière vague).
Parmi les habitants de la région parisienne, concernés en premier lieu par la candidature, le rapport de force est inversé. Même si aucun des pro ou des anti-financement public n’obtient la majorité, 48 % des habitants en Ile-de-France se déclarent favorables au financement public des Jeux (41% d’opinions assez favorables et 7% très favorables). Le camp des réfractaires atteint 40 % (avec 24% d’opinions pas du tout favorables et 16% pas tellement favorables).
Bernard Lapasset a déjà convaincu Anne Hidalgo que ce chantier ne serait pas un gouffre financier pour les pouvoirs publics. Il lui a donné des gages sur l’implication de partenaires privés et caresse l’idée de faire participer les Français volontaires au travers d’un financement participatif pour l’organisation, comme il est écrit dans le rapport de faisabilité qu’il a remis à la maire de Paris il y a quelques semaines. Les fonds collectés serviraient à financer une partie les 60 millions d’euros que coûtera la campagne de candidature jusqu’au vote du CIO en 2017. Dans notre sondage, la proposition recueille un écho favorable. 58 % des Français se disent favorables au financement participatif.
Si Paris est choisi, il faudra ensuite boucler un budget autrement plus conséquent : celui des Jeux proprement dit. Le Comité français du sport international (CFSI) l’a évalué à 6,2 milliards d’euros. Il faut faire la distinction entre la partie opérationnelle (budget Cojo) et le coût des infrastructures. Pour le premier, estimé à 3,2 milliards d’euros, le CIO apporte 1,8 milliard. La France doit donc financer 1,4 milliard avec la billetterie et l’apport de partenaires privés principalement. Quant à l’autre partie qui comporte la création d’une piscine olympique, du village olympique (ensuite transformé en logement), du centre des médias ou des travaux d’accessibilité des transports, elle est évaluée à 3 milliards d’euros par le CFSI.
Méthodologie
Étude on line réalisée du 10 au 13 avril réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 1202 Français âgés de 18 ans et plus.