La ministre des Sports Roxana Maracineanu a répondu par l’affirmative à l’Assemblée Nationale. Un « plan sport » est en préparation pour surmonter les difficultés nées de la crise sanitaire. Des clubs amateurs aux prestataires de l’événementiel, l’ensemble de l’écosystème du sport est demandeur. Sporsora qui regroupe et fédère plus de 220 membres (annonceurs, agences, détenteurs de droits, médias, instituts d’études et de formations…) et plus de 1.200 professionnels du sport, avance des propositions concrètes.
Quelle serait la priorité pour soutenir l’ensemble des acteurs du sport ? Il n’existe pas une réponse, mais un éventail de solutions. «Les premières mesures annoncées vendredi par la ministre des Sports vont incontestablement dans le bon sens, mais nous voulons regarder plus loin et travailler sur des transformations structurelles», indique Olivier Dulac, président de Sporsora, à propos des mesures annoncées par le gouvernement après le Comité interministériel du tourisme. «Nous avons transmis au gouvernement la batterie de mesures que nous jugeons utiles pour la sauvegarde et la relance du secteur», indique Olivier Dulac. Parmi celles-ci, annuler les charges sociales des agences et prestataires du secteur du sport pendant la période d’interruption des compétitions propose Sporsora. Mais aussi instaurer un crédit d’impôt communication «transitoire» afin de soutenir le sponsoring sportif : pour six mois (à partir de mai) qui couvrirait tous les investissements (création, production, objets merchandising, diffusion des communications des marques…). Mais aussi exonérer de charges toutes les opérations promotionnelles lancées autour des matchs à huis-clos, ce qui «faciliterait les investissements des annonceurs et aiderait à la survie des prestataires», souligne Sporsora. Car le huis-clos va devenir une règle et non plus une exception.
L’organisation inter-professionnelle des acteurs du sport propose également pour les partenaires qui maintiennent l’intégralité de leurs investissements pour la saison 2019-2020, et qui s’engagent à renouveler leur partenariat pour la saison suivante (même à un montant moindre), qu’une déduction fiscale soit prévue concernant les contrats de sponsoring sur l’année civile 2021. Comme l’explique Olivier Dulac dans L’Équipe : «le retour sur investissement n’est plus du tout présent, il n’y a plus de visibilité, d’effet sur l’image de marque, plus de possibilité non plus d’inviter des gens. Cela devient plus du mécénat que de l’investissement commercial».
Par ailleurs, l’association appelle de ses vœux une incitation des entreprises à opérer des actions de mécénat, comme dans la culture, mode de soutien encore « très peu connu et sous utilisé dans le secteur du sport » par les TPE et PME. Enfin, elle pense que la publicité virtuelle est une véritable « alternative » et la légaliser permettrait au sport français de « diminuer les coûts de réalisation et frais techniques des diffuseurs et détenteurs de droits mais aussi d’augmenter des revenus très menacés par la crise sanitaire », avance-t-elle. Une pratique qui serait encadrée (signalement aux téléspectateurs, limitation des insertions visuelles à l’écran, respect des interdictions en vigueur sur la publicité de certains produits…), plaide Sporsora qui souhaite également une diffusion en clair de la reprise des championnats sportifs pour à la fois « remercier les consommateurs de leur fidélité » mais aussi afin « d’éviter le regroupement des personnes lors de la reprise ».
Les mesures proposées par Sporsora
DES MESURES IMMEDIATES ET TRANSITOIRES
Pour les partenaires du sport
• Prolonger les dispositifs d’aide pour les agences et prestataires du secteur du sport
• Annuler les charges sociales des agences et prestataires du secteur du sport
• Instaurer un crédit d’impôt communication transitoire pour soutenir le sponsoring sportif
• Exonérer de charges les opérations promotionnelles lancées autour des matchs à huis-closPour les associations
• Rendre les adhésions assimilables fiscalement à des dons aux associationsAutres
• Un grand programme de commandes publiques pour le sportDES MESURES DE RESISTANCE ET DE RELANCE
Pour les partenaires du sport
• Inciter les partenaires à poursuivre leurs investissements dans le sport
• Inclure le sport dans la raison d’être des entreprises
• Préserver le modèle économique des hospitalités sportives
• Inciter les entreprises à opérer des actions de mécénatPour les associations
• Mise en place d’une Bourse à l’innovation digitalePour les collectivités
• Équipements sportifs
• Élargir le 1% artistique au sportAutres
• Inciter la population à revenir dans les stades
• La création de SOFISPORT sur le modèle des SOFICA
• Légaliser la publicité virtuelle