Paul Saleh, directeur général d’Atos, groupe informatique français très impliqué dans la logistique des Jeux olympiques de Paris 2024 (26 juillet-11 août), tient à rassurer en promettant qu’il n’y a aucune répercussion à craindre lors de la tenue de l’événement alors que le groupe est fragilisé par son endettement.
Malgré les difficultés financières d’Atos donc, il n’y aura « aucun souci sur les Jeux Olympiques », a assuré mardi son directeur général Paul Saleh, alors que le groupe informatique français est l’un des piliers technologiques de l’événement. Fragilisé après l’arrêt des négociations avec Airbus et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour le rachat d’une partie de ses activités, l’ex-fleuron technologique français, très endetté, doit notamment assurer la gestion des plus de 200.000 accrédités et la diffusion instantanée des résultats, ou encore fournir ses services en matière de cybersécurité. « Il n’y a aucun souci sur les Jeux Olympiques. On vient de terminer une phase de tests sur le plan opérationnel qui a été extraordinairement bien reçue par tout le monde », a indiqué Saleh, lors d’une conférence téléphonique en marge de la publication des résultats annuels du groupe.
« Nous avons toute confiance dans les équipes d’Atos, partenaire du mouvement olympique depuis trente ans qui bénéficie d’une expertise unique, pour honorer le contrat qui les lie au CIO et donc à Paris 2024 », avait précédemment indiqué le comité d’organisation des Jeux.
Un partenaire majeur en pleine tempête
Atos a déclaré mardi chercher à restructurer sa dette d’ici juillet après avoir enregistré des pertes annuelles record. « Nous sommes également en discussion avec nos créanciers financiers afin d’obtenir un plan de refinancement d’ici juillet, dans le cadre d’une procédure amiable de conciliation dans le prolongement du mandat ad hoc initié en février dernier », a déclaré Paul Saleh, directeur général d’Atos. Un accord global de refinancement pourrait conduire à l’émission de nouveaux titres, a dit Atos, précisant qu’il en résulterait probablement une dilution pour les actionnaires existants.
Le groupe, qui détient des actifs considérés stratégiques par la France et qui peine à redresser ses activités déficitaires, a enregistré une perte nette record de 3,44 milliards d’euros pour l’exercice clos le 31 décembre, après une perte de 1,01 milliard d’euros en 2022. Atos affirme disposer encore de suffisamment de liquidités pour gérer l’entreprise pour le moment, mais le poids de sa dette est devenu insoutenable, avec 3,65 milliards d’euros de dus d’ici à la fin 2025, les récentes tentatives d’injection d’argent frais par la vente de morceaux du groupe ayant échoué. Le retrait d’Airbus des négociations visant à acquérir l’actif le plus précieux de l’entreprise, son activité BDS (Big Data & Security, est venu s’ajouter à l’échec récent des négociations avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky sur la vente des activités historiques déficitaires d’Atos.