L’opération de communication avait fait le buzz, mais elle connaît une suite inattendue. Nike et la société d’événementiel Ubi Bene sont condamnés par la cour d’appel de Paris à verser au total 135.000 euros de dommages et intérêts au sculpteur Jean Cardot.
L’équipementier américain ainsi qu’Ubi Bene ont été jugés pour avoir couvert une statue de Winston Churchill à Paris avec un maillot de basket sans l’accord de l’artiste. L’affaire remonte au 19 septembre 2011. Nike souhaitait alors fêter l’arrivée en finale de l’équipe de France de basket-ball au championnat d’Europe (remporté par l’Espagne) et la qualification pour les Jeux Olympiques de 2012 à Londres. Pour marquer le coup, la société Ubi Bene avait habillé la sculpture de l’ancien premier ministre britannique lors d’un événement publicitaire. Haut de plus de trois mètres et situé près des Champs Élysées, l’édifice s’est retrouvé vêtu d’un maillot géant de l’équipe de France frappé du numéro 9, celui de Tony Parker.
Mais Jean Cardot, artiste à l’origine de la sculpture, n’a visiblement pas apprécié le geste et a saisi la justice. Dans un arrêt rendu le 19 juin, la cour d’appel de Paris a estimé qu’en détournant la sculpture à des fins publicitaires et en la dénaturant, Nike France et Ubi Bene ont porté atteinte au respect de l’oeuvre. Chacune des deux sociétés a été condamnée à lui verser 67.500 euros.