Alors que la crise sanitaire continue de bouleverser l’organisation d’événements sportifs, quel bilan médiatique tirent les organisateurs de l’édition 2020-2021 du Vendée Globe remportée par Yannick Bestaven (Maître Coq) ? En France, les retombées médias sont jugées « exceptionnelles ».
Réussir à donner le départ a été une première victoire pour l’organisation. Pour cela, il a fallu réinventer les protocoles, adapter le Village Départ aux soubresauts de l’actualité sanitaire en rassurant les partenaires de l’événement tout en convainquant les autorités de l’État, mettre en place un protocole sanitaire qui a satisfait 93% des visiteurs, et faire du départ à huis clos un succès. Alors que la pandémie de Covid-19 a largement modifié la dimension populaire de l’événement, où les foules se massent habituellement le long du chenal pour voir partir, puis revenir les skippers, le Village a pu recevoir 200.000 visiteurs en 13 jours, du 17 au 29 octobre 2020, date du deuxième confinement national. 15.000 visiteurs ont été accueillis chaque jour avec une jauge de 5.000 personnes en simultané. « Près de 60% d’entre eux sont issus de départements autres que la Vendée » précise l’organisation.
Les retombées média ont été « fabuleuses », elles aussi, malgré plusieurs éléments contextuels pas simples à contrer. En effet, le Vendée Globe devait composer avec la pandémie qui a pris une très grande place dans l’actualité depuis mars 2020. Et puis il y a eu les élections américaines, qui se sont également étirées sur tout le mois de janvier. Malgré ces éléments, le Vendée Globe a occupé une place à part dans l’actualité.
« Le Vendée Globe a gagné en audience »
Organisé tous les quatre ans, le Vendée Globe s’impose comme un évènement qui dépasse le simple cadre du sport. Selon les organisateurs, 95,6% des Français connaissent le Vendée Globe (contre 87% en 2016). « On peut peut-être considérer que le Vendée Globe a gagné en audience cette année ce qu’il a perdu en présence physique du public sur les quais », a estimé le maire des Sables-d’Olonne, Yannick Moreau, lors de la conférence de presse faisant le bilan de l’édition.
Après une course très riche en rebondissements et un suspense incroyable avec l’arrivée de 8 skippers en 24 heures, dont certains bénéficiaient de temps compensés, les retombées médias en France sont jugées « exceptionnelles » avec une hausse de 329% et 193.000 sujets tous médias confondus. Cela représente un total de 269 M€ d’équivalent publicitaire contre 198 M€ en 2016, soit une augmentation de 35% ! L’organisation revendique ainsi pour la France 4,28 milliards de contacts et 66,7 % de Français qui ont suivi le Vendée Globe contre 52% en 2016.
Une édition plus internationale
À l’international, le Vendée Globe a fait une percée historique, sur une étude lancée sur le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Suisse : les retombées sont supérieures aux retombées françaises sur l’édition 2016 (rappel : 45.000 sujets). Il y a eu 49.000 sujets, tous médias, sur ces pays, avec 63 M€ d’équivalent publicitaire, et 1,35 milliard de contacts touchés, dont 48% sont portés par l’Allemagne.
C’est la conséquence directe d’un plateau plus international que d’ordinaire. Boris Herrmann, 5e, est le premier finisher allemand. Le Japonais Kojiro Shiraishi, 16e, est le premier skipper asiatique à boucler le Vendée Globe ; et le Finlandais Ari Huusela, 25e, est le premier marin nordique à boucler l’Everest des mers.
La version internationale du site vendeeglobe.org a enregistré une progression de 6% de ses visiteurs (33% des visiteurs du site viennent de l’international vs 27% en 2016). Selon l’étude menée par Nielsen, 83% des sondés pensent qu’organiser cette course donne une dimension internationale au Département : + 8 points par rapport à 2016.
Cette neuvième édition aura été marquée par un fort engouement des internautes, qui ont suivi le tour du monde à distance. Ainsi, 115 millions de vidéos ont été vues en cumulé sur les réseaux sociaux contre 71 millions lors de l’édition précédente et le nombre de participants au jeu en ligne Virtual Regatta a augmenté de 135% en quatre ans. Au total, 1,07 million de joueurs, dont 25% venus de l’étranger, ont pris part à la course remportée virtuellement en 69 jours et 22 heures, mieux que le vainqueur Yannick Bestaven (Maître Coq IV), arrivé en 80 jours 03 h 44min 46s. C’est également mieux que le record de l’épreuve détenu par Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), qui avait bouclé le tour du monde en 74 jours et 3 heures en 2017.
À noter enfin que 4.471 classes ont participé au jeu, soit 111.775 élèves, ce qui place le jeu virtuel comme un réel support pédagogique.