Durant les Jeux olympiques de Turin (10-26 février), les sports d’hiver monopoliseront l’antenne de France Télévisions avec 178 heures de programmes au total. Chaque jour, les chaînes du service public diffuseront huit heures de programmes en direct. Une journée-type débutera à 09h50 sur France 3 pour se poursuivre à 12h00 sur France 2. Les deux chaînes alterneront ensuite les directs entre 13h00 et 19h25, avant de reprendre l’antenne en première partie de soirée à 20h55.
Mais malgré une pléiade de consultants, de Luc Alphand au patineur Philippe Candeloro, double médaillé de bronze aux JO d’hiver, en passant par le snowboardeur Franck Pedretti, au champion de bobsleigh Bruno Thomas ou à l’ancien champion de combiné nordique Sylvain Guillaume, les Jeux d’hiver n’ont pas encore séduit les annonceurs. A moins de trois semaines du coup d’envoi, la régie de France Télévisions affichait un chiffre d’affaires de 4,2 millions d’euros brut selon le Journal du Dimanche. Notre objectif est d’atteindre les 7 millions d’euros bruts, pronostique Bruno Belliat, directeur des études de la régie des chaînes du service public.
Lors de la précédente olympiade d’hiver, les recettes pub de France Télévisions avaient atteint 4,7 millions d’euros. Mais en 2002, les Jeux avaient lieu à Salt Lake City, aux Etats-Unis. Pour Turin, les retransmissions ne souffriront pas du décalage horaire. Un avantage a priori. A ceci près que les épreuves reines des JO d’hiver, les disciplines du ski alpin, auront cette fois lieu en fin de matinée. Un horaire peu propice aux records d’audience. Or, en 2002, France Télévision avait réalisé son meilleur score d’audience le 12 février avec l’épreuve de descente féminine, retransmise en début de soirée, remportée par la Française Carole Montillet. Si on ajoute les difficultés du ski alpin français cette saison, les perspectives ne sont pas forcément encourageantes.
Rentables ou pas les Jeux d’hiver ?
Les responsables des chaînes françaises ont l’habitude de dire que les Jeux olympiques d’hiver ne sont pas une bonne affaire pour la télévision. D’un point de vue strictement commercial, les Jeux d’hiver, ça comporte des risques. Mais il est du devoir du service public de les prendre. Cela justifie la redevance a dernièrement commenté Daniel Bilalian, directeur des sports de France Télévisions.
Ce qui est vrai en France, ne l’est pas partout. En 2002, la chaîne américaine NBC, détentrice des droits exclusifs des JO à Salt Lake City (contre 545 millions de dollars), avait engrangé 740 millions de dollars en publicité et 75 millions de profits…
2002 4,7
1998 1,6