Au coeur d’un entretien accordé au journal Sud Ouest, Daniel Bilalian, Directeur des Sports de France Télévisions, affiche sa confiance dans le succès du Tour de France, mais il estime également que la Grande Boucle ne pourra pas séduire le public indéfiniment sans retrouver un brin de crédibilité.
Si le Tour ne regagne pas rapidement sa crédibilité, les paysages resteront toujours jolis, mais on risque d’atteindre certaines limites, prévient Daniel Bilalian.
Pas question en revanche d’imiter ARD. La chaîne allemande avait interrompu en 2007 sa diffusion de l’épreuve devant la multiplication des cas de dopage, notamment au sein des équipes allemandes. Leur décision était dictée par la politique, car là-bas, les Verts ont une influence très importante, analyse le chef des sports du service public. Les Français sont toujours très attachés au Tour, dernier spectacle gratuit et moment de joie populaire. Quant au retour de Lance Armstrong, il estime qu’il peut favoriser un regain d’intérêt de la part du public. A priori, ce n’est pas forcément une mauvaise chose, dit Daniel Bilalian. Egoïstement, je pense même qu’un tel come-back risque d’attirer la curiosité du public.
Quand nous réalisons des études, on se rend compte que les gens sont plus tristes qu’en colère face à cette situation, indique encore Daniel Bilalian. Ils aimeraient que leur épreuve ne soit pas sujette à caution chaque année. Mais j’ai le sentiment qu’ils ne resteront pas éternellement devant leur écran si la course ressemble à spectacle de music-hall plus qu’à une compétition sportive.
Durant le mois de juillet, quatre coureurs avaient été contrôlés positif (Ricardo Ricco, Moises Duenas, Manuel Beltran et Dmtriy Fofonov). En début de semaine, deux autres sont venus les rejoindre, et pas des moindres. Leonardo Piepoli et Stefan Schumacher avaient remporté trois étapes à eux-deux sur la dernière Grande Boucle.
Le Tour d’Allemagne touché ?
Le double contrôle positif du coureur cycliste allemand Stefan Schumacher (Gerolsteiner) pourrait être fatale au Tour d’Allemagne. C’est apporter de l’eau au moulin des détracteurs de la retransmission du cyclisme sur la chaîne de télévision ARD, fustige le président de l’épreuve Kai Rapp, alors que la survie de la course est liée à sa retransmission sur la première chaîne publique allemande. Les partisans (du tour) auront encore plus de mal à se faire entendre, estime-t-il encore.