La Fédération française de tennis (FFT) attribue à Orange le lot mobile portant sur les droits télévisés de Roland-Garros pour la période 2010-2013 mais est obligée de reprendre de zéro la procédure sur les droits de retransmission télévisée, sa principale manne, qui n’ont pas trouvé preneur.
C’est bien la peine de lancer pour la première fois de son histoire un appel d’offres. En espérant récolter 16,5 millions d’euros annuels, alors que jusque-là, France Télévision détenait l’exclusivité des droits TV, à hauteur de 13 millions d’euros et Orange ceux des mobiles pour 2 millions d’euros, la FFT a segmenté le tournoi en quatre lots, sur le modèle des droits de la Ligue de football professionnel (LFP). Un modèle qui n’a finalement pas convaincu puisque, sur les trois lots concernant la télévision, les réponses des diffuseurs ont été jugées techniquement irrecevables.
Irrecevables puisque, au lieu de formuler une offre lot par lot, les diffuseurs ont présenté une offre globale, à l’encontre de ce que prévoyait le cahier des charges, rendant de facto impossible l’attribution des lots. Alors que six groupes de diffusion avaient retiré le cahier des charges, ils ont été seulement deux à réellement manifester leur intérêt, France Télévisions et Eurosport (groupe TF1), qui restent en pôle pour récupérer les droits. Le service public avançant 13 millions d’euros annuels pour conserver l’épreuve sur ses antennes. Seul Orange a été servi. L’opérateur conserve le quatrième lot, celui des droits mobiles, contre 1 million d’euros.
Les difficultés de la FFT, qui compte reprendre les consultations rapidement, selon Gilbert Ysern, directeur général de Roland-Garros, s’inscrit dans un contexte général morose pour les fédérations sportives qui peinent à vendre leurs droits TV. Les exemples ne manquent pas. A l’image de la Fédération française de football (FFF) qui n’a pas encore trouvé preneur pour les droits de l’équipe de France sur la période 2010-2014 alors que TF1 affiche sa volonté de réduire sa contribution envers les Bleus (45,35 millions d’euros par an actuellement). Autre exemple avec Canal Plus qui a réduit sa contribution financière sur la Ligue 1 et la Ligue des champions.
Au point mort, la FFT a décidé de reprendre la procédure à zéro plutôt que de relancer l’appel d’offres tel quel. On va ranger tout ça et repartir sur du gré à gré, explique Gilbert Ysern. Le tennis risque de ramer. France Télévisions a rappelé plusieurs fois que la FFT faisait fausse route avec son appel d’offres. La volonté de la FFT de faire monter les enchères, au point de briser un partenariat historique, avait notamment fâché Daniel Bilalian, directeur des Sports du service public.