En décembre 2000, Radio Monte-Carlo, créée en 1943 dans la principauté de Monaco, était reprise par le groupe NextRadio, dirigé par Alain Weill, ex-directeur général de NRJ. Le sport est depuis lors l’un des fonds de commerce de l’antenne…
Radio Monte-Carlo laisse la place à RMC en juin 2001. La grille des programmes généraliste, centrée sur la musique, est également abandonnée. RMC adopte un format talk (100% parlé). Une formule brevetée par les stations américaines.
La Coupe du Monde 2002 comme point de départ
Pour relancer son audience, RMC parie sur une thématique : le sport. La station se différencie ainsi de ses concurrentes généralistes (RTL, Europe 1 et France Inter), ou qui ont adopté un format centré sur un style de musique. Le sport est un élément segmentant, note Frank Lanoux, directeur général des programmes de RMC, mais il est aussi fédérateur auprès du grand public. Ce choix éditorial prend tout son sens lorsque RMC acquiert en exclusivité les droits de diffusion de la Coupe du Monde de football 2002. Elle prend de court ses concurrentes alors que l’événement est particulièrement favorable aux stations de radio compte-tenu du décalage horaire avec la Corée du Sud et le Japon. Radio France, RFI, Europe 1 et RTL négociaient collectivement l’achat des droits au sein d’un Groupement d’Intérêt Economique (GIE). Elles protestent contre ce coup de force. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) est saisi. Les ministres des Sports ou de la Culture interviennent aussi mais aucun accord n’est trouvé entre RMC Info et le GIE. Le pari de RMC est réussi. Malgré l’élimination rapide de l’équipe de France, la station réussit à se faire connaître. La thématique sport est renforcée. RMC achète également les droits du Championnat du monde de Formule 1. De grandes plages horaires sont consacrées aux événements sportifs (14 heures par jour durant les Jeux olympiques d’Athènes) et s’ajoutent aux émissions quotidiennes qui ne traitent que du sport. Dès 16h00, on ne parle plus que de sport sur l’ex-radio du Sud. En moyenne, 60 heures de programmes lui sont dédiées chaque semaine avec la diffusion d’événements en direct ou les émissions de talk-show qui privilégient l’interactivité avec les auditeurs. Notre stratégie est d’apporter au marché un produit qui n’existait pas rappelle Frank Lanoux. Avec le sport, nous avions tout à gagner. Entre les journalistes à plein temps, les pigistes, les consultants (Luis Fernandez, Jean-Michel Larqué, Tony Parker, etc.) et les correspondants, le service des sports de RMC comprend une cinquantaine de personnes.
Doublement de l’audience en trois ans
Les résultats d’audience viennent conforter cette stratégie. En trois ans, l’audience double pour s’établir à 3,6 points selon l’étude Médiamétrie avril-juin 2004 (1 point radio = environ 500.000 auditeurs). Maintenant que le produit a retrouvé une image, RMC, qui inscrit le mot sport dans son logo, s’attache à développer des partenariats avec le monde sportif dont le dernier en date est celui conclu avec le Stade Français en rugby. Ceux-ci ont trois buts : promotionnel; légitimation de la thématique sport; développement de programmes et d’animations avec les acteurs du sport. Nous devenons maintenant un équipementier du sport, commente le directeur des programmes qui n’exclut pas d’autres coups semblables à celui du Mondial 2002 puisque toutes les opportunités sont bonnes pour prouver que nous sommes N°1 sur le Sport.