Avec RMC, on avait pris l’habitude que la radio Info, Talk, Sport fasse l’événement les années paires. Celles des Coupes du monde de football, des jeux olympiques. Erreur. La station de radio entend surfer sur la vague qui l’a vu dépasser les 6 points d’audience (3.117.000 auditeurs) au printemps 2007.
Il y avait du monde à cette conférence de rentrée : Jacques Maillot, fondateur de Nouvelles Frontières, Brigitte Lahaie, ex-actrice pornographique, aujourd’hui reconvertie en animatrice radio, Luis Fernandez, entraîneur de football sans club mais animateur vedette lui aussi de la station, Didier Deschamps, capitaine de l’équipe de France championne du monde 1998, et puis Rolland Courbis (l’unique Roland de France avec LL), Philippe Saint-André, manager de Sales en Angleterre et ancien joueur du XV de France, etc. Une kyrielle de personnalités qui n’ont rien à voir ensemble mais que RMC rassemble justement au travers de sa grille des programmes.
Pour l’ex-Radio Monte-Carlo, le cours de l’histoire change lorsque la station change de propriétaire. Nous sommes à la fin de l’année 2000, Radio Monte-Carlo, avec une audience de 1,8 point, est en mort cérébrale selon Alain Weill. Le président de ce qui ne va pas tarder à devenir le groupe NextRadioTV, provoque un électrochoc dans l’univers des radios. Premier séisme : le ton. Taxé de populiste, de café du commerce, RMC range au placard la grille des programmes généraliste, centrée sur la musique pour laisser les auditeurs s’exprimer. Le talk (100% parlé) importé des Etats-Unis débarque en France. Deuxième séisme : la Coupe du monde de football 2002. A bon compte, 560.000 euros, RMC s’offre une campagne de publicité nationale qui durera plusieurs mois. Au risque d’avoir ouvert la boîte de Pandore, la station dégaine son carnet de chèques pour acheter les droits de diffusion du Mondial de football programmé en Corée du Sud et au Japon. Avec le décalage horaire, les rencontres se disputent en plein prime-time de la radio. Un pari car en France les radios n’achètent pas les droits de diffusion comme le font les télévisions. Le sport à la radio n’est pas un spectacle, mais une information. RMC prend de court ses concurrents. Le pari est réussi. Malgré l’élimination prématurée de l’équipe de France, la station réussit à se faire connaître.
16h00, place au sport
La thématique sport se renforce chaque année. Sur le même schéma, RMC achète les droits du Championnat du monde de Formule 1. De grandes plages horaires sont consacrées aux événements sportifs (14 heures par jour durant les Jeux olympiques d’Athènes en 2004) et s’ajoutent aux émissions quotidiennes qui ne traitent que du sport, et qui sont déjà fort nombreuses. Dès 16h00, en effet, on ne parle plus que de sport sur l’ex-radio du Sud. En moyenne, 60 heures de programmes lui sont dédiées chaque semaine avec la diffusion d’événements en direct (45 heures). La plage de sport s’étend jusqu’à minuit, avec plusieurs émissions sur le football dont Luis attaque. L’ancien joueur ratisse large. A 18 h, il constitue le sommet de l’audience sport de RMC avec 700.000 auditeurs quotidiens. Une performance bluffante, selon François Pesanti, directeur des sports. Il y a une alchimie particulière entre Luis, ses invités et les auditeurs. Avec un produit aussi fédérateur, RMC devient également incontournable auprès des acteurs du ballon rond. Une sorte de passage obligé. Le dimanche matin, Jean-Michel Larqué, écouté par plus de 800.000 auditeurs, accueille fréquemment les présidents des clubs pour décortiquer les derniers résultats.
Avec le sport, RMC se forge une image
A l’occasion du Mondial de rugby, RMC accorde une large part au ballon ovale en retransmettant les 48 matches, dont 30 en intégrale. Et pour la première fois lors d’un événement sportif mondial, deux diffuseurs officiels, Eurosport et RMC s’associent pour coproduire quotidiennement (du lundi au vendredi de 19h à 20h) un talk show retransmis simultanément sur leurs antennes. Le sport nous a permis de gagner du temps assure Vincent Buffin. Le directeur général de RMC Régie (35 millions d’euros de chiffre d’affaires) se veut résolument optimiste pour l’avenir avec un calendrier favorable (Euro 2008, jeux Olympiques de Pékin).
Cette image de radio du sport, la station la cultive en multipliant les partenariats avec le monde sportif. Dernier exemple en date : la Coupe du monde de rugby, encore. Cette fois-ci pas d’achat de droit de retransmission. Mais RMC est la radio officielle de la Coupe du monde de rugby depuis la signature d’un accord avec l’IRB. Un coup marketing qui participe à la stratégie de la station d’atteindre rapidement les 7 points d’audience et de dépasser les 9 points dans les années qui viennent selon le voeu d’Alain Weill.
Emissions Horaire Fréquence Audience
Luis Attaque 18h/19h30 Quotidienne 700.000
Coach Courbis 20h/22h Soirée_sans_match 300.000
Intégrale Foot/After_Foot 22h/0h00 Soir_de_match 200.000
Larqué Foot 10h/12h Hebdomadaire 829.000