Coup de projecteur sur le journal Sud-Ouest implanté sur un territoire où le rugby est ancré dans la culture régionale. Alors que la Coupe du monde se dispute en ce moment même en Nouvelle-Zélande, Rémi Monnier, chef du service des sports revient sur le traitement de cet événement international et du sport dans les pages du quotidien régional.
Avec plusieurs clubs en Top 14 et en Pro D2, l’Aquitaine est terre d’ovalie par excellence. La Coupe du monde de rugby a débuté le 9 septembre. Comment couvrez-vous cet événement avec la contrainte du décalage horaire lié à son organisation dans l’hémisphère sud ?
Deux journalistes ont été envoyés en Nouvelle-Zélande. C’est une chance ! Nous sommes parmi les derniers quotidiens régionaux à suivre aux quatre coins du monde les grands événements sportifs. Nous avons d’ores et déjà prévu d’assurer la couverture de lEuro 2012 de football en Ukraine et en Pologne et des Jeux Olympiques à Londres. La présence de journalistes dans les pays hôtes nous permet d’enrichir de reportages locaux notre quotidien et notre site internet. Dans le cadre de la Coupe du monde de rugby, nous avons tous les jours dans les pages sports l’annonce des prochaines rencontres, les résultats et les analyses des matches et, une carte postale qui raconte une histoire humaine, un regard sur les Néo-zélandais déguisés qui assistent aux entraînements des joueurs ou sur les supporters des Tonga par exemple. Nos envoyés spéciaux alimentent ainsi quotidiennement le site internet du journal et un blog. Malgré un décalage horaire défavorable 11 heures depuis le 25 septembre les reportages et les analyses des rencontres de la veille sont en ligne dès le matin.
Hors Coupe du monde, la couverture du rugby tient déjà le haut du pavé dans vos pages…
Avec quatre clubs qui évoluent en Top 14 – Agen, Bayonne, le Biarritz Olympique et l’Union Bordeaux Bègles et six clubs en Pro D2, le rugby est ancré dans la culture sportive du Sud-Ouest, c’est sûr ! Nous avons réalisé une étude en 2010 auprès dun panel de lecteurs de notre journal. Elle a révélé que le rugby a pris une place prépondérante dans les attentes du lectorat et a même dépassé le football. En clair, le rugby émerge et le football plafonne. Les raisons ? Une saison moyenne pour le football mais surtout une évolution du rugby qui aujourd’hui, n’est plus seulement un sport d’initiés. Avec le resserrement de l’élite, la professionnalisation de la discipline partout en France et la hausse de la diffusion à la télévision, le grand public s’intéresse de plus en plus au rugby. Notre site Internet est en hausse de fréquentation, c’est plus de 200 000 visites par jour, avec des pics d’audience, le samedi soir lors du live de rugby qui transmet minute par minute les résultats du match. Tous les jours, nous traitons dans nos pages du rugby mais aussi du deuxième sport phare de la région, le football avec l’actualité des Girondins de Bordeaux.
Vos journalistes se doivent-ils d’être des spécialistes du rugby ?
Deux journalistes, en effet, se consacrent au rugby à temps plein. Ils sont intégrés à la rédaction des sports du siège qui, compte au total dix journalistes dont l’un est basé à Paris. S’ajoute à l’équipe deux journalistes sportifs par département (cinq au total) qui couvrent aussi le rugby et tous les autres sports, Sud-Ouest étant présent sur l’ensemble de la région Aquitaine avec une vingtaine d’éditions.
Quelle place est accordée au sport dans les colonnes du journal ?
Trois ou quatre pages quotidiennes la semaine, le vendredi nous montons à cinq pages, le samedi à six et le dimanche nous éditons un cahier sports qui compte entre seize et vingt pages chaque semaine. Nos reporters traitent de l’actualité du sport avec le vendredi des papiers d’annonces des rencontres sportives du week-end mais aussi des événements inhérents au sport comme récemment l’affaire Jeannie Longo. Dans ce cahier, trois ou quatre pages sont toujours consacrées au compte-rendu des matches. Le surf, le golf, le basket avec des équipes en Pro A et Pro B, le motocross, le décathlon et tous les autres sports sont aussi abordés dans le journal. L’AFP nous fournit aussi des sujets que nous ne pouvons pas couvrir comme ce fut le cas de la Coupe Davis en Espagne. Le week-end, nous accordons aussi plusieurs pages à des papiers magazine en lien avec l’actualité sportive du moment, la Coupe du monde de rugby ou les Mondiaux de canoë-kayak avec une interview de Tony Estanguet
mais aussi des sujets thématiques comme l’attribution des droits télé dans le football.
Outre le traitement du rugby, Sud-Ouest a une autre particularité…
Effectivement, c’est celle de rendre compte de l’actualité de la tauromachie, c’est un choix éditorial. Notre lectorat est en attente d’une couverture de ces événements qui drainent un large public.
Pascale Baziller
Sud-Ouest en chiffres
Né le 29 août 1944
Deuxième quotidien régional français avec un chiffre d’affaires de 167,3 M en 2010
298.150 exemplaires vendus chaque jour
1.014 salariés dont 294 journalistes / 1.100 correspondants
21 éditions, 8 départements et 3 régions
32 agences et bureaux (dont un à Paris)
1.058.000 lecteurs papier et Internet (EMGS TNS Sofres 2010)