Déjà présente dans la musique, la société française Trace TV se diversifie dans le sport avec le lancement de Trace Sports. Une chaîne au positionnement décalé où le direct et la bataille pour l’acquisition des droits de retransmission ne sont pas les moteurs. Olivier Louchez, président de Trace, nous présente cette chaîne qui entend aborder le sport via les personnalités.
Avec Trace Sports, vous lancez une nouvelle chaîne dédiée au sport. Un pari audacieux sur un marché concurrentiel ?
C’est un gros challenge ! Pendant dix-huit mois, nous avons rencontré des sportifs, des professionnels de l’industrie du sport et des artistes pour construire notre projet. Il est apparu que notre concept n’existait sur aucune autre chaîne, qu’il était complémentaire aux autres programmes et allait intéresser les fans d’icônes sportives. Trace Sports ne diffuse pas de sport. Elle se positionne comme une chaîne d’infotainment sur les célébrités sportives. On s’intéresse à leur style de vie, à leur personnalité aussi bien sous la lumière des projecteurs que dans l’ombre de leurs performances. Les personnalités évoquent leurs passions, certains nous ouvrent les portes de leur intimité. Par exemple, Nicolas Anelka parle de sa passion pour le tennis. Maria Sharapova, la joueuse de tennis russe est aussi une grande collectionneuse de timbres. Notre positionnement est de proposer un contenu inédit, un traitement du sport dans un format magazine people avec une french touch !
De quelle façon avez-vous construit votre grille de programmes ?
Elle est construite autour de trois thématiques liées aux personnalités du sport : Entertainment, Lifestyle, et Up Close et Personal. Nous proposons 30 formats éditoriaux. Des magazines comme Up Close with. Didier Drogba, Usain Bolt ou Rio Ferdinand nous font partager des instants de leur vie. Avec Power Events, nous plongeons les téléspectateurs dans les coulisses de l’entraînement d’un sportif avant un grand événement. Ou encore Untold Stories, une émission qui raconte l’histoire d’un sportif qui mérite d’être connu. Comme par exemple, le nageur guinéen Éric Moussambani qui a participé aux Jeux Olympiques d’été de 2000 à Sydney. Nous avons aussi Power players où il est question du business du sport à travers des rencontres comme celle du patron de Red Bull ou de Michel Platini, le président de l’UEFA. Il y a aussi Sporty News, une quotidienne de six minutes avec une version longue le week-end qui aborde l’actualité des célébrités.
Vous ne proposez pas d’émission en plateau. Pourquoi ?
La chaîne étant diffusée en neuf langues, il est difficile de réaliser des plateaux télé avec des journalistes. Nous sommes producteurs de programmes, la capitale du sport étant plutôt Londres, nous avons une filiale en Grande-Bretagne avec une équipe de 10 journalistes permanents et des free-lance sur divers continents. Nous disposerons d’un fonds de 480 à 500 heures de programmes chaque année. Aujourd’hui, nous en avons produit 100 et 250 sont en cours. Nous travaillons avec une quinzaine de partenaires parmi lesquels IMG, leader en marketing et licences en droits, Sportsbrand Media Group, Getty Images, 360 Creative, Hi Soccer, Tekkini Records, Nlight Films… Nous allons devenir le top 3 des plus gros producteurs de contenus sportifs en dehors du live en Europe.
Les marques seront-elles présentes sur Trace Sports ?
Nous avons commencé à présenter notre chaîne aux grandes marques internationales. Certaines veulent s’impliquer dans le contenu à travers, par exemple, la coproduction de programmes qui ont du sens et font sens avec leur activité, leurs valeurs
Nous réfléchissons à différentes offres comme le parrainage d’opérations spéciales, l’exploitation de contenus sur la plateforme de marque
Quelles seront vos recettes ?
Notre budget est de 10 millions d’euros par an financés pour 70 % par les revenus de la distribution (30 distributeurs) et 30 % par les revenus liés aux marques. 75 % du budget sont consacrés aux programmes et 25 % aux frais généraux. Selon nos prévisions, nous devrions atteindre l’équilibre financier lors du deuxième ou de la troisième année d’exercice.
Pascale Baziller