Le coureur écossais David Millar (Saunier Duval), repenti du dopage après une suspension de deux ans pour consommation d’EPO et de retour dans le peloton depuis une saison, estime qu’il faudra du temps pour changer les mentalités et que le cyclisme va perdre en popularité.
Interrogé par le Journal du Dimanche sur l’avenir du cyclisme, après les tribulations du Tour 2007, Millar estime que ça va prendre cinq à dix ans pour changer les mentalités. Il faudrait déjà de vrais managers professionnels, pas des anciens cyclistes incapables de gérer une entreprise de cinquante personnes. Les équipes sont professionnelles et, pourtant, certains coureurs s’entraînent seuls dans leur coin. (…) Il n’y a ni fidélité ni responsabilité. Il faut un changement culturel total.
Le cyclisme va souffrir et perdre en popularité, mais il le faut pour qu’il rebondisse, estime encore Millar.
Savoir si le ménage a été fait sur le Tour? C’est la grande inconnue. Trois tricheurs et demi ont été pris. Il y en a certainement plus. Mais, franchement, ça n’a rien à voir avec ce que ça a pu être dans le passé. Je ne peux pas suspecter toutes les performances, tout le monde peut avoir une journée magique.
Le dopage, une affaire individuelle
Et les révélations de dopage lors du Tour 2007 le rendent plutôt optimiste. Je note du progrès. Ça devient plus dur de passer à travers les mailles du filet. Mais il y a des imperfections. Le cas Rasmussen l’a démontré. Voilà où mène le manque de cohésion entre les fédérations, les organisateurs et les équipes. Cela fout le vélo en l’air.
Prenant en exemple son parcours il ajoute: J’ai plongé très bas, je ne pensais jamais revenir. Si je l’ai fait, le cyclisme peut le faire.
Pour l’Ecossais, contrairement au système organisé d’il y a quelques années, le dopage est surtout devenu une affaire individuelle. Tu le fais toi-même, pour l’argent, la gloire ou pour récupérer. Tu ne le dis même pas à ton meilleur ami et tu es conscient des risques.
Sur Alexandre Vinokourov, dont il avoue qu’il était son idole, il dit qu’il devrait accepter sa sanction et aller dire à l’UCI, à ASO ou à l’AMA comment il en est arrivé là, discrètement, sans médias. S’il faisait ça, il pourrait regagner le respect. Alors que là, il va disparaître.
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