Depuis le 27 avril, l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) régale les télévores. Au total, 100.000 documents sont proposés en ligne aux internautes, soit 10.000 heures d’archives. La consultation est gratuite, la location ou l’achat définitif varie de 1 à 6 euros en moyenne. Parmi les programmes mis en ligne : des émissions de sport naturellement, mais en quantité relativement limitée par rapport aux autres thématiques (Arts et Culture, Economie, Environne-ment, Histoire, Médias, Politiques, Sciences, Société). Les explications du responsable éditorial du site de l’Ina, Mickaël Swierczynski.
– Comment est venue l’idée à l’Ina de proposer un catalogue d’archives aussi important au grand public ?
– A l’origine, l’Ina était réservée aux professionnels. Mais rapidement, nous avons souhaité nous ouvrir au grand public afin de rendre accessible au plus grand nombre le patrimoine d’archives dont nous disposions. Il existait par ailleurs une réelle attente du côté des internautes. C’était aussi le désir implicite de notre ministère de tutelle. D’où l’idée de créer un site lié à l’actualité, offrant des archives classées par thèmes. Au total, 100.000 documents sont proposés aux internautes, soit 10.000 heures d’archives contre seulement cent heures précédemment. Nous devrions ajouter 400 heures d’émissions par mois. 80% du visionnage est gratuit, 20% payant. Le téléchargement est payant… son prix varie en fonction de la durée du document. Sur le plan technique, ina.fr est une véritable prouesse. A raison de 5 millions de visites quotidiennes, nous avons dû doubler la capacité de nos serveurs. Imaginez qu’aujourd’hui le site consomme 1GB par seconde de mémoire passante. C’est énorme ! L’autre exploit vient de la masse d’accords et d’autorisations qu’il a fallu obtenir auprès des sociétés d’auteurs pour avoir le droit de mettre en ligne des extraits téléchargeables de films, documentaires, fictions, musique, etc.
– Par rapport aux diverses thématiques proposées sur le site, le sport semble être le parent pauvre…
– Malheureusement, l’Ina n’est pas dépositaire de tous les droits en matière sportive. Nous avons donc procédé à une sélection par défaut. Nous souhaitons néanmoins avoir un patchwork représentatif des plus grandes disciplines sportives. Pour cela, nos équipes de juristes doivent négocier avec certaines fédérations sportives (la FFT par exemple pour Roland Garros) ou sociétés commerciales organisatrices d’événements (ASO pour le Tour de France) pour obtenir un accord global sur la Video on demand (VOD) sans pénaliser pour autant les accords antérieurs passés avec les chaînes de télévision ou autres détenteurs de droits. Le travail est fastidieux… mais il demeure nécessaire car pour l’instant notre offre sportive n’est pas assez représentative des trésors détenus par l’Ina.
– Parmi les programmes les plus appréciés, y-a-t-il des émissions sportives ?
– Dans le top 10 des documents les plus vus, nous avons bien entendu des émissions sportives. Le documentaire sur les Bleus, Dans le secret des Bleus, a beaucoup plu. Les extraits d’interviews de Yannick Noah ont également été très appréciés. Mondial oblige, nous invitons actuellement les internautes à visionner un dossier intitulé Coup d’envoi du Mon-dial, proposant une rétrospective des meilleurs moments de l’histoire de la Coupe du Monde de football.
www.ina.f