C’est cette année que démarre le contrat signé entre Orange Sport et l’ATP Tour. Pendant trois ans, Orange Sport diffusera la majorité des tournois masculins du calendrier. Un choix stratégique pour une chaîne à vendre.
Nous avons choisi d’aller vers une offre multisports, souligne Pierre Robert, directeur des chaînes sport d’Orange. Le tennis complète notre offre sport en termes de cibles. Il a le mérite de toucher une cible mixte. Contrairement à d’autres disciplines, le tennis a ceci de particulier qu’il rassemble devant le téléviseur aussi bien des hommes que des femmes. Pierre Robert espère ainsi élargir le spectre du potentiel téléspectateurs d’Orange Sport qui n’a pas séduit autant d’abonnés que ses concepteurs l’espéraient. Mais le tennis a une autre vertu. Moyennant 5 millions d’euros annuels (montant non confirmé par Pierre Robert), Orange Sport s’offre près de 1.000 heures de programmes, avec une vingtaine de tournois. De quoi vous remplir une grille des programmes, notamment en semaine lorsque les événements sportifs sont plus rares. Même si la chaîne du groupe Orange s’en défend, il n’y a aucune volonté de notre part d’assécher le marché des droits répond Pierre Robert, elle a mis à mal la programmation de la concurrence et notamment du groupe Canal+ qui remplissait la grille de Sport+ avec du tennis. Pour 5 millions d’euros disions-nous (en association avec M6 pour le BNP Paribas Masters à Bercy), Orange Sport pourra diffuser les Masters 1000 (sauf celui de Monte-Carlo qui devrait rester dans le giron de Canal+), les ATP 500 et le Masters en fin d’année.
L’investissement peut également être perçu comme un bon coup pour séduire des repreneurs. Il y a plusieurs candidats potentiels au rachat de la chaîne, confirme Pierre Robert sans dévoiler l’identité de ces candidats. Vraisemblablement, le groupe américain ESPN serait le plus intéressé. Mais le nom d’Eurosport (groupe TF1) a également été entendu, comme celui de la Ligue de football professionnel (LFP), même si cette dernière vient d’obtenir un canal sur la TNT payante avec une chaîne baptisée CFoot.
Pierre Robert préfère parler de l’insertion du tennis dans la grille des programmes d’Orange Sport. Nous voulons être au coeur de l’événement, a-t-il indiqué lors de la conférence de présentation de la chaîne. Pour le coup, c’est raté. Hormis à Bercy, les tournois seront couverts depuis Paris. Mais, en fonction des résultats et de l’enjeu, on ne s’interdira pas d’aller sur place, précise-t-il. La chaîne dépêchera tout de même un envoyé spécial sur chaque tournoi pour réaliser des sujets sur les coulisses. Ses reportages serviront à alimenter le magazine Out. Un vingt-six minutes diffusé le mardi et qui suivra en particulier les Français. Un autre magazine est prévu. Baptisé le Mag du tournoi, ce cinquante-deux minutes est produit, cette fois, par l’ATP.
Côté cabine de commentateurs, Orange Sport a constitué une équipe de consultants de choix : Tatiana Golovin, Sandrine Testud, Nathalie Dechy, Cédric Pioline et Sébastien Grosjean. Ces consultants, qui uvraient déjà sur la chaîne à l’occasion du dernier Roland-Garros, ont été reconduits. Ils officieront aux côtés du journaliste Benoît Maylin, transfuge de L’Equipe TV.
Premier échange de balles le 10 février avec le tournoi de Rotterdam.
