Quel est le point commun entre le judo, l’escrime et le handball ? Les présidents des trois fédérations françaises se sont inquiétés, au cours d’un débat au salon du Sportel de Monaco, des risques de sous-exposition télévisée de leurs disciplines sportives, en raison de l’attribution à Sportfive des droits de retransmission en Europe pour les Jeux Olympiques d’hiver de 2014 (Sotchi) et les JO d’été de 2016 (Rio).
La filiale de Lagardère Sports avait en effet été préférée en février dernier par le Comité international olympique (CIO) à l’Union européenne de radio-télévision (UER) pour couvrir les deux Olympiades, mettant ainsi fin à 56 années de collaboration avec le groupement des télévisions publiques. Une décision dictée notamment par la logique du marché, a expliqué Timo Lunne, responsable télé et marketing pour le CIO. Il y a une inquiétude pour la plupart des sports olympiques, car il y aura un réajustement des droits si nous n’avons plus accès aux Jeux, a prévenu Jean-Paul Philippot, , dirigeant de l’UER qui regroupe 200 chaînes de télévision et 550 stations de radio en Europe. Entre 2004 et 2008, nous avons diffusé deux fois plus de sports olympiques que pendant toute la durée des jeux, a-t-il continué. Il va falloir s’organiser différemment s’il n’y a plus l’impulsion des JO.
C’est une très mauvaise nouvelle pour ceux qui font le sport au quotidien, a réagi Joël Delplanque, président de la Fédération française de handball, car nous avons besoin d’exposition pendant quatre ans pour accroître notre notoriété. On est devant une grosse difficulté qui pourrait aboutir, à terme, à la disparition de notre sport aux Jeux, alors que nous avons fourni à la France 115 médailles olympiques, s’inquiète Frédéric Pietruszka, président de la fédération d’escrime. Puis Jean-Luc Rougé, patron du judo français, a proposé que les épreuves destinées à tester les sites olympiques servent aussi de qualifications pour les Jeux et soient inclues dans le package de droits télévisés, afin de médiatiser certains sports trois ou quatre mois avant le grand rendez-vous olympique.
Le contrat de Sportfive porte sur les droits média dans 40 pays d’Europe à l’exception de la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Turquie et de la Grande-Bretagne.