France Télévisions, qui possède les droits de diffusion des Jeux olympiques 2016 de Rio et des JO 2020 de Tokyo, a vendu à Canal + le droit de les codiffuser intégralement.
La chaîne cryptée fait donc machine arrière au sujet des Jeux olympiques dont elles ne voulaient plus après avoir programmé des journées entières de JO lors des précédentes éditions. Canal+ avait obtenu les droits de codiffusion intégraux pour les JO de 2000, 2004 et 2008. La chaîne cryptée avait alors mis en place d’importants dispositifs sur ses chaînes Canal+ et Canal+ Sport. Mais lors des Jeux de Londres en 2012, elle avait laissé sa rivale beIN Sports acheter à France Télévisions les droits de codiffusion de certaines compétitions (basket, tennis, handball).
Selon l’accord signé avec France Télévisions, qui avait acquis en 2011 la totalité des droits de retransmission des Jeux olympiques d’été et d’hiver de 2014 à 2020 pour la télévision et le mobile, Canal+ pourra diffuser les épreuves et les cérémonies en direct. L’accord, dit de sous-licence, permet au service public de diminuer son investissement de l’ordre de 40 à 50 millions d’euros par événement. Ces accords de sous-licence ne nous gênent en rien, car pour les grands événements sportifs, les gens viennent plutôt sur les chaînes gratuites, pour les regarder en famille, a estimé Daniel Bilalian, directeur des sports de France Télévisions. Pour la finale du championnat de France de rugby, qui était diffusée sur Canal+ et sur France Télévisions, nous avons eu 3,5 millions de téléspectateurs contre 900.000 pour Canal+, a-t-il dit à l’AFP. Nous n’avons pas le même public que les chaînes thématiques : nous avons le grand public, elles ont des passionnés de sport. Pour les chaînes en clair, ces événements sportifs ne sont pas rentables. Les recettes publicitaires nous remboursent d’un gros tiers, au mieux une petite moitié. Cela nous permet surtout de réaliser de gros scores d’audience : les JO de Londres de 2012 ont fait gagner à France 1 point de part d’audience moyenne sur l’année, a-t-il souligné. Une cérémonie d’ouverture est suivie par 10 millions de personnes. Pour rester une grande chaîne historique, ces événements sont indispensables, a-t-il conclu.
Ce genre d’accord est devenu monnaie courante. France Télévisions ou TF1 revendent régulièrement des droits de codiffusion à des chaînes payantes. Ainsi, le groupe TF1 a lui aussi revendu à Canal+ des droits de codiffusion de 27 des 48 matches de la Coupe du monde de rugby 2015. De même, TF1 avait déboursé 130 millions d’euros pour les droits de la dernière Coupe du monde de football au Brésil et en a récupéré 30 millions après la revente d’une partie à beIN Sports.