Un athlète des îles Tonga, Bruno Banani, s’est qualifié pour les épreuves de luge à Sotchi, premier sportif de cet archipel du Pacifique à participer à des jeux Olympiques d’hiver. Une qualification qui rappelle celle de l’équipe de bobsleigh de la Jamaïque en 1988.
Banani a terminé 28e des 42 concurrents en lice pour 38 places, lors d’une rencontre à Park City. La luge est inconnue aux Tonga, où les températures oscillent entre 23 et 28 degrés. Le parcours de Banani a été marqué par la polémique. Comme beaucoup d’habitants de l’archipel, Banani était avant tout un joueur de rugby. Mais en 2008, le jeune homme, qui s’appelait alors Fuahea Semi et étudiait les technologies de l’information, a été contacté par une société de marketing qui l’embauche pour une campagne publicitaire vantant des sous-vêtements d’une marque allemande. Pour cette campagne, il devait participer à des démonstrations de luge. Il change son nom en Bruno Banani – le nom de la compagnie de sous-vêtements -, s’entraîne en Allemagne et participe à des compétitions de luge avec sur ses vêtements le logo je carbure à la noix de coco. La société a d’abord présenté la similarité entre le nom du jeune homme et le nom de la marque comme une simple coïncidence, avant que le magazine allemand Der Spiegel révèle les dessous de l’affaire.
Thomas Bach, aujourd’hui président du comité olympique international, avait à l’époque trouvé de très mauvais goût l’adoption par le jeune homme du nom de son sponsor. C’est vraiment trop pour moi, ça n’a rien à voir avec du marketing, avait-il lancé. Mais le changement de nom avait déjà été effectué et le sportif participe aux compétitions sous le nom de Bruno Banani, depuis plusieurs années.