Déjà très présent dans l’écosystème Haas, Toyota franchit une nouvelle étape en devenant partenaire titre de l’écurie américaine à partir de 2026. Une montée en puissance qui s’accompagne d’un dispositif élargi autour de la formation, de l’ingénierie et du développement pilote, confirmant l’ambition du constructeur japonais de peser davantage dans la F1.
La transition vers « TGR Haas F1 » Team actera le basculement le plus significatif depuis l’arrivée de MoneyGram en 2023. Dès 2026, la dénomination de l’écurie intégrera officiellement Toyota Gazoo Racing, dont la visibilité sera renforcée sur la future VF-26 dévoilée le 23 janvier prochain. Le groupe japonais, déjà engagé dans un accord technique conclu en octobre 2024, consolide ainsi une relation initiée autour de roulages TPC (Testing of Previous Car, c’est-à-dire des essais avec des anciennes F1, ndlr) et d’échanges d’expertises entre Banbury et le programme compétition de Toyota.
« C’est un véritable privilège d’approfondir notre relation avec TGR grâce à ce nouvel accord de partenariat titre », estime Ayao Komatsu, directeur de l’écurie. « Notre collaboration jusqu’à présent a pleinement répondu à nos attentes. (…) Le développement et l’installation du simulateur sur notre site de Banbury pour 2026 en sont une illustration. »
La montée en puissance sera directement perceptible en matière de ressources humaines, un volet au cœur de l’accord renouvelé.
Un axe renforcé autour des pilotes et des compétences
Le programme TPC (14 journées d’essais en 2025 sur Silverstone, Paul Ricard, Fuji, Imola et Mugello) deviendra en 2026 le « TGR Haas Driver Development Program ». Un changement d’échelle décisif pour Toyota, qui multiplie les passerelles vers la F1 pour ses jeunes pilotes japonais, alors qu’aucun d’entre eux ne figurera sur la grille en 2026 suite à l’éviction de Yuki Tsunoda de Red Bull Racing. Le communiqué souligne la volonté d’accompagner l’ensemble des profils techniques : pilotes, ingénieurs, mécaniciens. Akio Toyoda, président de Toyota Motor Corporation, insiste sur cette dimension humaine : « J’ai vu de jeunes pilotes et ingénieurs de TGR prendre confiance en leur potentiel et se fixer des objectifs encore plus ambitieux. (…) Avec Gene Haas, Ayao et toute l’équipe TGR Haas F1 Team, nous construirons une culture et une équipe tournées vers l’avenir. »
Pour Toyota, l’enjeu dépasse le simple naming : il s’agit de s’installer durablement dans la nouvelle ère de la F1, alors que la discipline se prépare à une profonde évolution technologique.
Haas trouve aussi son compte dans l’accord. L’apport de Toyota constitue une respiration bienvenue : l’équipe remonte en compétitivité (73 points avant Abu Dhabi, meilleur total depuis 2019) et formalise une montée en gamme sur les outils de performance, du simulateur au développement des organes mécaniques.
Dans un paddock où la maîtrise de la performance dépend autant du capital humain que des investissements technologiques, Toyota est-il en train de s’offrir un terrain privilégié pour préparer un futur moteur ?


