Pour suivre l’aventure Kirch, il faut être accroché. Lentement, mais sûrement, on se dirige vers la chute d’un magnat des médias. Les négociations pour un renflouement de la dernière chance piétinent (les banques exigent pour s’engager une participation des actionnaires minoritaires au financement d’un prêt ce qu’ils refusent de faire). Si bien qu’aujourd’hui, on ne parle plus de démantèlement du Groupe Kirch, mais de son dépôt de bilan !
Le groupe de médias allemand pourrait même déclarer forfait dans les prochains jours s’il n’obtient pas un prêt d’urgence pour l’aider à financer ses dépenses courantes (la semaine prochaine, Kirch doit honorer entre autres le remboursement de 460 millions d’euros). Le prêt, compris entre 150 et 200 millions d’euros (alors que la dette du groupe est estimée à 5,6 milliards d’euros), est censé permettre au groupe de continuer à fonctionner pendant quatre à six semaines. Après, les créanciers se partageraient les morceaux d’un empire qui a cessé d’en être un.
Si l’impasse persiste, la législation allemande devrait contraindre la principale filiale de Kirch, KirchMedia, qui regroupe ses activités de télévision en clair, de droits de films et de droits sportifs, à déposer le bilan. A partir du moment où une entreprise allemande est insolvable, elle dispose, selon la loi, de trente jours soit pour renflouer sa trésorerie soit pour se déclarer officiellement en cessation de paiement.