Le dépôt de bilan de l’une des principales filiales du Groupe Kirch provoque de nombreuses réactions sur l’avenir des droits détenus par l’Allemand. Pour la Formule 1, on a dit tout et n’importe quoi.
Depuis l’officialisation du dépôt de bilan de KirchMedia, on tire à boulets rouges sur l’ambulance Kirch. Après les interrogations, légitimes, sur les conditions de retransmission de la Coupe du monde de football 2002, certains médias ont annoncé (un peu précipitamment ?) la fin de Leo Kirch et de sa mainmise sur la Formule 1.
Il faut savoir que le dépôt de bilan de KirchMedia ne concerne pas la F1. Les droits de retransmission des Grands Prix que détient l’Allemand Kirch sont placés dans une autre filiale : KirchBeteiligungen. C’est elle qui dispose des 75 % de la SLEC (une participation acquise au prix fort : 1,5 milliard d’euros), la structure créée par Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, pour gérer les droits commerciaux du championnat du monde. En clair, le dépôt de bilan de KirchMedia ne change en rien les accords passés précédemment et ne menace pas la diffusion des Grands Prix.
Sur le long terme, la donne pourrait en revanche changer. Leo Kirch est maintenant fragilisé après cette débâcle financière, 6,5 milliards d’euros de dettes, soit la plus grosse faillite d’une société allemande depuis l’après-guerre. Le bras de fer, que les constructeurs présents en F1 (Fiat, DaimlerChrysler, Renault, BMW, Ford) avaient entamé avec Kirch, devrait tourner court. Opposés à la retransmission des épreuves du championnat du monde en pay-per-view (comme Kirch en avait l’intention), ils menaçaient de créer un championnat parallèle en 2008 après la fin des Accords Concorde (2007) qui régissent les relations entre les constructeurs et la FIA. Depuis des mois, l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA) fait du lobbying pour monter dans le capital de la SLEC (à hauteur de 51 %). Dieter Hahn, vice-président du Groupe Kirch, avait fait un pas en avant en mars dernier, Nous aimerions conserver la participation dans Formula One et préférerions trouver un partenaire, mais elle pourrait finalement être vendue. En définitive, les constructeurs pourraient atteindre leur objectif sans aller au clash, et au moindre prix.