C’était prévisible, c’est maintenant officiel. Michelin arrêtera la Formule 1 à l’issue du Championnat du monde 2006. Le manufacturier motive sa décision par le choix de la FIA d’imposer un seul fournisseur de pneus à partir de 2008.
Michelin a eu l’occasion, à plusieurs reprises, de préciser les conditions de son engagement en Formule 1 par le fait que la F1 était considérée comme un sport mécanique de très haut niveau technologique, précise la communiqué. Dans ce cadre le pneumatique est un composant très influent de la performance du véhicule. La liberté laissée aux écuries de choisir leurs pneumatiques est fondamentale. En conséquence, la présence d’une concurrence entre au moins deux manufacturiers est indispensable. C’est la condition de base pour qu’il y ait une vraie compétition technique entre pneumaticiens stimulant ainsi le progrès, pour le plus grand intérêt du public. Après consultation de nos fidèles partenaires, Michelin est maintenant convaincu que l’évolution vers un seul fournisseur est inéluctable. Michelin exprime son regret de voir ainsi la F1 perdre une partie de sa haute technologie. Dans ce contexte, continuer à investir en F1 sur le long terme ne présente plus le même intérêt poursuit le groupe de Clermont-Ferrand.
Suite logique des différents désaccords entre Michelin et Fédération internationale automobile (FIA) qui ont émaillé l’année écoulée, le manufacturier ne voit pas l’intérêt de pérenniser sa présence dans la discipline s’il n’y a pas de concurrence pour stimuler la compétition. Mais pour Max Mosley, président de la FIA, le fournisseur unique est un moyen de réduire les coûts de la F1. La décision du Conseil mondial le 26 octobre dernier de modifier encore le règlement et permettre à nouveau les changements de pneumatiques en course, un an après les avoir supprimés, était déjà déroutante. Mais elle sonnait surtout comme une tentative de briser les succès du Bibendum. Le manufacturier de pneus français s’était adapté sans problème à la décision de la FIA en 2004 d’imposer un seul train de pneus pour les qualifications et le Grand Prix. Au contraire de Bridgestone qui a fait vivre un enfer à Ferrari cette saison. La semaine dernière, le Conseil mondial de la FIA donnait le coup de grâce en confirmant le manufacturier de pneus unique pour 2008. Pour la première fois sans doute dans l’histoire du sport, un partenaire ne s’en va pas de son plein gré mais se retrouve chassé.