Le grand argentier de la Formule 1 Bernie Ecclestone et le fonds d’investissement
luxembourgeois Genii Capital, celui-là même qui vient d’entrer dans le capital de Renault F1, annoncent leur alliance pour lancer une offre de dernière minute sur le constructeur automobile Saab, filiale suédoise de l’américain General Motors. Une tactique vouée à l’échec ou presque.
Le fonds luxembourgeois, qui dit être rentré dans le processus d’offres à un stade tardif, indique qu’il a décidé de travailler de manière agressive en vue d’une issue positive de la transaction avec tous les actionnaires de la société. Genii Capital indique par ailleurs qu’il peut apporter de la valeur au constructeur automobile en crise, en travaillant sur des synergies avec certaines sociétés de son portefeuille, dans les secteurs des moteurs à faible consommation d’énergie, des pièces détachées et des technologies d’information embarquées et de communication.
Faut-il voir dans cette alliance surprise le premier effet de l’entrée dans le capital de Renault F1 de Genii Capital ? Le directeur de la FOM, la branche commerciale de la Formule 1, répond à côté : C’est une bonne marque qui a probablement été négligée par ses propriétaires actuels.
20 ans de déficit !
General Motors cherche depuis un an à céder Saab, déficitaire depuis près de 20 ans (-340 millions de dollars encore en 2008 avec 93.000 véhicules vendus), dans le cadre de son plan de redressement. Un premier projet de reprise par le constructeur de voitures de luxe suédois Koenigsegg avait échoué en novembre. Le 18 décembre, General Motors avait annoncé son intention de fermer Saab de façon contrôlée, mais le constructeur automobile néerlandais Spyker, candidat au rachat, avait déposé une nouvelle offre trois jours plus tard. Un groupement suédois, dirigé par Haakan Samuelsson, ex-PDG du constructeur allemand de poids lourds MAN, s’intéresse également au rachat de Saab.
Il y a quelques jours, Ed Whitacre, le PDG de General Motors, avait scellé la fin du constructeur suédois. Nous avons fait tout ce qu’il était humainement possible pour sauver Saab, a-t-il déclaré, ajoutant qu’aucun acheteur potentiel du groupe n’avait mis de l’argent sur la table. Nous sommes en mode de démantèlement a-t-il ajouté.
L’offre de Bernie Ecclestone arriverait-elle trop tard ? General Motors paraît décidé à mener parallèlement un démantèlement de Saab (NDLR : un cabinet spécialisé a été engagé à cet effet) et l’étude des offres de reprise.