L’Italien Pirelli sera le nouveau fournisseur des pneus des écuries de Formule 1 pour les saisons 2011, 2012 et 2013. Le manufacturier remplace le Japonais Bridgestone qui n’a pas souhaité poursuivre au-delà de la saison 2010 pour rediriger ses ressources vers le développement intensif de technologies innovantes.
Pirelli a été préféré au manufacturier britannique Avon, et surtout au Français Michelin. Bibendum, qui s’était retiré prématurément de la F1 fin 2006 après que la FIA eut décidé de passer au manufacturier unique en 2008, avait posé comme condition à son retour que le principe du multi-marques, qui garantit davantage de visibilité, soit affirmé pour 2011.
Le japonais Brigestone, entré en F1 en 1997 pour contester en Europe la suprématie de Michelin depuis le retrait de l’américain Goodyear fin 1998, s’était de fait retrouvé seul fournisseur du Championnat 2007. Un monopole au final jugé trop coûteux par le japonais fournisseur de 40.000 pneus l’an dernier.
De longues interruptions
Déjà présente en WRC, la marque Pirelli rejoint donc un nouveau Championnat du Monde. Si elle était absente de la F1 depuis 1991, elle fait un retour en fanfare en tant que manufacturier unique. A une époque où la performance des pneus joue directement sur la stratégie de course des écuries. Le climat économique actuel nous a conduit à une approche réaliste et collaborative avec toutes les écuries, garantissant que les coûts de fabrication et de logistique soit partagés de façon équitable, assure la marque italienne qui signe son retour en Formule 1, après vingt ans d’absence. Pirelli s’est en effet illustré en F1 dès les années 50. En 1950 et en 1951, il conquiert en effet les deux premiers titres mondiaux de F1 en chaussant d’abord l’Alfa Romeo de Nino Farina puis, l’année suivante, l’Alfa de Juan-Manuel Fangio. Pirelli renoncera à la F1 en 1957. Et ce, pour une vingtaine d’années. En 1981, le manufacturier revient dans le championnat. En 1991, le manufacturier italien signe avec Nelson Piquet sur Benetton B191 au Grand Prix du Canada, son ultime victoire avant de faire un nouveau break de vingt ans.
L’Italien fournira toutes les écuries de Formule 1, ainsi que les GP2 et GP3. Pour la Formule 1, le manufacturier offrira aux écuries le choix entre six types de pneus : quatre sec, un pluie et un intermédiaire. Chaque écurie pourra choisir son type de gomme, ce qui pimentera la compétition, explique Francesco Gori, PDG de Pirelli Tyre. La contribution financière des écuries devrait couvrir les frais de production et de transport des pneus. Pirelli prend à sa charge leur développement. Selon Autosprint, Pirelli sera payé 1 million d’euros par équipe et par saison.
Hankook se prépare
La société coréenne Hankook sera candidate dans deux ou trois ans. Le vice-président exécutif de Hankook, Cho Hyan-bum, a déclaré au Sydney Morning Herald qu’il visait déjà la succession de la marque française ou italienne.
Actuellement, nous avons avec nous une petite équipe qui court au Mans et des équipes de rallye et on essaie de fournir des Championnats, a-t-il déclaré dans le journal australien. Dans le futur, nous voulons augmenter notre part de marché dans le segment. C’est quelque chose de profitable mais pour qu’une marque de pneu en profite de manière globale il est impératif d’être le fournisseur dans dans courses comme Le Mans, le Mondial des rallyes ou la F1. Alors notre objectif, dans le futur, est d’être présent à ces niveaux-là. Et cela va coûter cher, en opérations et en investissement.