Le FC Liverpool a été officiellement cédé à la société New England Sports Ventures (NESV) pour 300 millions de livres, à l’issue d’un bras de fer judiciaire qui opposait la direction du club à ses propriétaires américains, Tom Hicks et George Gillett. Les repreneurs sont également américains. Ils possèdent notamment la célèbre équipe de baseball des Boston Red Sox.
Liverpool reste sous pavillon américain mais change de main. Le nouvel homme fort du club se nomme John W. Henry. Propriétaire de NESV, il est surtout connu pour posséder outre atlantique les Boston Red Sox, franchise emblématique du baseball. Le consortium met 300 millions de livres sur la table (340 millions d’euros) pour reprendre le club de football le plus titré d’Angleterre (18 fois champion d’Angleterre et 5 fois d’Europe). Un club rentable mais plombé par sa dette et qui s’acheminait vers la faillite si une solution de reprise n’était pas trouvée rapidement.
Cette cession s’est réalisée dans la douleur et contre l’avis des propriétaires sortants, les Américains Tom Hicks et George Gillett, qui ont tout fait pour faire capoter l’opération. Ils ont notamment intenté une action au Texas puis ont tenté, en dernier ressort, de modifier à la hâte la composition du conseil d’administration. Mais cette ultime tentative a été invalidée par la Haute cour de Londres, qui avait été saisie par le principal créancier du club, la Royal Bank of Scotland (RBS). L’avocat de RBS, Richard Snowden, a jugé scandaleuse la manoeuvre des deux copropriétaires, soulignant que la procédure au Texas est clairement inappropriée. Le conflit met aux prises un club de football anglais et trois sociétés anglaises et n’a aucun rapport avec le Texas si ce n’est que MM. Hicks et Gillett peuvent y résider. L’enjeu était d’importance pour toutes les parties. La dette des Reds envers la banque se monte à 237 millions de livres (environ 340 millions d’euros).
Les ex-propriétaires n’en ont toutefois pas terminé avec la justice. Ils entendent réclamer des dommages et intérêts, s’estimant floués à hauteur de 1,6 milliard de dollars au moins. Hicks et Gillett n’hésite pas à qualifier la transaction d’extraordinaire escroquerie. Ils considère le prix d’achat largement sous-évalué.
De fait, ils ne réaliseront aucune plus-values, du fait notamment d’un effet de change défavorable. Les deux hommes d’affaires avaient repris le club en 2007 pour 5.000 livres par action. Ce qui portait la transaction à 174 millions de livres (264 millions d’euros environ de l’époque). La valeur totale de la transaction, dette comprise, atteignait alors 219 millions de livres soit 333 millions d’euros en 2007 (environ 250 millions d’euros d’aujourd’hui).