Seul moyen pour freiner le championnat anglais de football : une crise mondiale assortie d’une baisse de la livre sterling ! Car il ne faut pas compter sur les droits TV pour espérer voir la Premier League revenir sur terre. Après renégociations, ceux-ci atteindront 1,782 milliard de livres, soit plus de 2 milliards d’euros, lors des trois saisons à venir, entre 2010 et 2013. Et ce chiffre ne concerne que la seule diffusion de la Premier League en Grande-Bretagne.
La tendance semblaite nette : pour les clubs anglais, la banqueroute approchait à grands pas. Pour beaucoup, le football anglais serait fortement affecté par la crise financière… Eh bien les Cassandres devront attendre. Le nouveau contrat de diffusion du championnat anglais en Grande-Bretagne permet non seulement de démentir les sombres prévisions, mais il assurera également un confortable train de vie aux pensionnaires de la Premier League. Les droits de diffusion des matches en Grande-Bretagne représentent la plus grosse part des revenus que nous reversons aux clubs et cet accord leur offre la stabilité nécessaire pour planifier et investir, s’est félicité le directeur général de la Premier League, Richard Scudamore. La moitié de la somme sera divisée à parts égales entre les vingt clubs de l’élite, un quart sera réparti en fonction du nombre de diffusion des rencontres auxquelles les équipes ont pris part, le solde sera versé en fonction du classement final. L’accord précédent sur les droits en Grande-Bretagne (2007-2010) avait rapporté 1,7 milliard de livre aux clubs anglais de l’élite.
La quasi-totalité des droits est désormais détenue par le groupe britannique BSkyB, qui emporte cinq lots sur six, soit 115 matches par saison à diffuser sur les 138 offerts par la Premier League. Le bouquet irlandais Setanta a les droits sur 23 matches, alors qu’il en détient le double dans l’accord actuellement en vigueur. La BBC a récemment annoncé qu’elle avait conservé ses droits pour la diffusion en différé des moments forts des matches le soir des journées de championnat pour 173 millions de livres (192 millions d’euros).
La razzia des clubs anglais n’est pas terminée. Aux sommes déjà obtenues, il faudra prochainement ajouter les droits internet et les droits de diffusion à l’étranger qui sont en cours de négociations. Pour mémoire, les droits à l’international avaient rapporté 625 millions de livres (717 millions d’euros) dans l’accord triennal précédent. Bien plus que les droits nationaux perçus par les clubs de Ligue 1 depuis leurs attributions à Canal + et Orange en 2008 pour 668 millions d’euros par an.
Transferts : le marché anglais franchit un nouveau cap
Si la prudence était de mise sur le marché français durant le dernier mercato d’hiver, la tendance était toute différente en Angleterre. Rassurés par les perspectives offertes par les nouveaux contrats TV, les clubs anglais ont dépensé sans compter. Selon les estimations, ils ont dépensé entre 160 et 170 millions de livres (176 et 188 millions d’euros environ) sur le marché hivernal des transferts. Un nouveau record alors que la précédente marque avait à peine un an. L’année passée, les clubs de Premier League avaient dépensé 150 millions de livres, ce qui à l’époque représentait environ 225 millions d’euros. Evidemment, le championnat d’Angleterre reste de loin le championnat le plus dépensier. La Liga espagnole arrive loin derrière (55 millions d’euros), devançant la Serie A italienne (33 millions d’euros) et la Bundesliga allemande (22 millions).
Si les dépenses totales en livres sterling ont crû, les clubs anglais ont aussi plus vendu de joueurs à l’étranger. Selon le cabinet KPMG, le solde négatif a diminué de 50% pour atteindre 40 millions de livres (44 millions d’euros).
Les clubs les plus dépensiers ont été Manchester City (49 millions de livres, 54 millions d’euros) et Tottenham (46 millions de livres, 50,5 M) qui lutte contre la relégation. Etonnamment, les clubs anglais ont dépensé comme jamais en hiver alors que les quatre grands clubs (Manchester United, Chelsea, Arsenal et Liverpool) sont restés calmes.