Condamné à sept ans de prison en Algérie, le journaliste sportif Christophe Gleizes bénéficie d’un soutien inédit du sport français. FFF, CNOSF et acteurs institutionnels transforment l’engagement symbolique en mobilisation collective.
Le sport français affiche son unité. Un portrait géant de Christophe Gleizes recouvre la façade du siège de la Fédération Française de Football (FFF), boulevard de Grenelle. Un message explicite l’accompagne, appelant à la libération du journaliste condamné en appel le 3 décembre pour « apologie du terrorisme ». QR Code, pétition et hashtag #FreeGleizes complètent un dispositif pensé pour rendre la cause visible au-delà du cercle médiatique.
Le football français en première ligne
Philippe Diallo, président de la FFF, assume cette prise de position. « Nous devons être au côté d’un de nos concitoyens qui est injustement détenu », déclare-t-il, rappelant que les valeurs portées par le football français ne peuvent rester déclaratives. Le rassemblement organisé au siège fédéral, en présence de la famille du journaliste et du comité de soutien, inscrit cette démarche dans la durée.
La FFF prolonge l’initiative dans les stades. Lors des 32es de finale de la Coupe de France, programmés du 19 au 21 décembre, le nom de Christophe Gleizes est relayé par les speakers. Une soirée de soutien est également annoncée le 29 janvier au Bataclan, à Paris, renforçant le relais médiatique et émotionnel.
Le CNOSF s’aligne et élargit le message
La FFF n’est pas isolée. Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) s’est engagé dès le 5 décembre, rappelant que la liberté d’information constitue un pilier démocratique. Amélie Oudéa-Castéra, présidente du CNOSF, confirme l’affichage prochain du portrait de Christophe Gleizes sur la façade de l’institution olympique. « Il est un enfant du sport français et du football, et on ne le lâchera pas », affirme l’ancienne ministre des Sports, soulignant la dimension transversale de cette mobilisation.
Aux côtés des instances sportives, Reporters sans frontières (RSF) structure la mobilisation. Thibaut Bruttin, directeur général de RSF, insiste sur l’effet d’entraînement créé par l’engagement du football. « Ce qui est fait ici constitue le renfort dont on a besoin pour faire de cette campagne une campagne plus grande encore », souligne-t-il, rappelant que plus de 25.000 signatures ont déjà été recueillies en faveur de la libération du journaliste.
L’avocat français de Christophe Gleizes, Me Emmanuel Daoud, confirme le dépôt d’un pourvoi en cassation et insiste sur l’impact moral de cette mobilisation. « Il verra que la grande famille du foot n’oublie pas l’un des siens », explique-t-il.

