La bataille annoncée pour les droits de retransmission de la Ligue des champions de football n’a pas vraiment eu lieu. Le montant total versé par les chaînes françaises baisse même par rapport au précédent contrat. Une mauvaise nouvelle pour les clubs de Ligue 1 puisque les primes accordées par l’UEFA sont indexées sur la valeur du marché national.
Après un premier tour infructueux, Team, l’agence marketing de l’Union européenne de football (UEFA) en charge de la commercialisation des droits de la Ligue des champions, s’est résolue à marchander avec les chaînes françaises pour préserver un marché essentiel à la compétition même si les représentants de la Ligue 1 ne font que participer.
Pour les saisons 2009 à 2012, TF1 et Canal + ont donc renouvelé leur contrat avec l’UEFA pour la diffusion en exclusivité des matches de la C1. Un renouvellement acquis après une baisse des droits de diffusion. Un quasi exception dans le monde des grands événements sportifs.
Ainsi, Canal + versera 31 millions d’euros par saison. Or, avec le contrat en cours, qui vient à échéance en juin 2009, la chaîne cryptée verse en moyenne 29,5 millions d’euros par saison. Cette différence de prix correspondrait à l’inflation, confie Canal +. Mais l’inflation n’explique pas tout. La nature du contrat signé est différente du précédent accord. En effet, la chaîne cryptée obtient la diffusion de 21 matches supplémentaires, soit 133 des 146 rencontres de la Ligue des Champions. Payer moins pour diffuser plus en somme.
M6 et France Télévisions pas dans la course
Le montant versé par TF1 est, lui, franchement revu à la baisse. De 35 millions d’euros par saison pour la meilleure affiche de la journée, le contrat tombe à 25 millions d’euros par saison. Pour la Une, il n’était plus question de verser autant d’argent pour une compétition qui ne fait plus l’événement les soirs de diffusion. Cette dernière saison, avec trois clubs qualifiés pour le premier tour, se révèle même franchement catastrophique avec des scores d’audiences éloignés des standards de la compétition pour la Une. A l’inverse, Canal +, qui diffuse moins de football depuis la renégociation des droits de la Ligue 1 (un match contre trois précédemment), voit les rencontres de C1 battre des records. Le dernier match de Lyon face au Bayern Munich a attiré 40% des abonnés. Les deux chaînes ont également bénéficié de l’absence de concurrence. M6 et Orange se sont rapidement retirées de la course. Quant à France Télévisions, le service public n’a tout simplement pas concouru.
La France a imité l’Italie. Dans les deux pays, l’appel d’offres s’est négocié après le début de la crise financière. Mais en Italie, la baisse a été encore plus sévère. Le bouquet numérique Sky Italia, contrôlé par le magnat australo-américain Rupert Murdoch, et les chaînes publiques de la RAI auraient payé deux fois moins cher que lors du précédent contrat. Consolation pour l’UEFA, en Espagne, en Allemagne et surtout en Grande-Bretagne, où les négociations s’étaient tenues avant la crise, la hausse s’est poursuivie. En Allemagne et en Espagne, la manne est de plus de 80 millions d’euros. Au Royaume-Uni, l’UEFA a obtenu plus de 165 millions d’euros…