Félicien Laborde vient d’être nommé au poste de directeur exécutif du Mans FC. Arrivé au club en 2008 au poste de responsable projet MMArena, il retrace son parcours avec Sponsoring.fr.
Votre parcours professionnel ressemble à une autoroute jusqu’ici. Pouvez-vous nous le résumer ?
Après mon école de commerce à Nice, j’ai passé une année en Angleterre. J’ai intégré le club de rugby à XIII des Salford City Reds, à Manchester, en tant que stagiaire. Au sein du département partenariats et billetterie, j’ai fais mon apprentissage des techniques commerciales et marketing propres au marché anglais. J’ai profité de mon séjour pour passer une spécialisation Sports and Law. En parallèle, j’ai visité tous les stades anglais en investissant mes 2.500 euros d’économies. J’ai toujours eu la passion des stades. Mon séjour m’a permis de me rendre compte du parcours du combattant que devait réussir un spectateur anglais pour assister à une rencontre sportive. Avant de pouvoir acquérir un billet, il faut déjà être membre du club. A mon retour en France, à Toulouse pour terminer mes études, je me suis mis en quête d’un club qui avait un projet de stade en cours, mon mémoire sur les nouveaux stades sous le bras. C’est de cette façon que je me suis retrouvé au Mans. Le club venait d’annoncer le naming du stade avec l’assureur MMA.
Quelle a été votre première mission ?
A l’époque, je travaillais sur la partie marketing. Il s’agissait de préparer le club à son déménagement dans sa nouvelle enceinte de 25.000 places et à l’accueil d’un nouveau public. Le projet est novateur. Il fallait mettre en place le projet CRM (Customer Relationship Management, la gestion de la relation client en français, NDLR). Puis j’ai pris la responsabilité du dossier MMArena. Je me suis retrouvé sur le chantier avec un casque sur la tête et les bottes aux pieds ! Je servais d’interlocuteur après du constructeur (Vinci). Il fallait veiller à tout : la pelouse, le choix des sièges, les écrans géants, etc. Parmi la somme de détails, il y a des points cruciaux qu’il ne faut pas manquer. John Beattie, Stadium Manager de l’Emirates Stadium, a défini les trois critères décisifs du retour d’expérience des spectateurs après un match d’Arsenal : l’interaction technologique avec l’écran géant ; le confort des sièges et la pelouse.
Votre jeunesse a-t-elle été un problème dans les rapports avec vos interlocuteurs ?
Non, j’ai toujours été bien accueilli dans l’ensemble des échanges que j’ai eu avec mes interlocuteurs. Je suis dans mon domaine de compétence. Au Mans, Henri Legarda (président du Mans) aime faire confiance aux jeunes.
Qu’est-ce qui change avec vos nouvelles attributions ?
Pas grand chose dans les faits. Nous restons dans la continuité. Je connais l’ensemble des personnes qui travaillent ici. Aujourd’hui, je suis là pour dynamiser les équipes, pour coordonner différentes actions.
Le club a été configuré pour évoluer en Ligue 1 et non en Ligue 2. La situation est-elle tenable longtemps en l’état ?
Le club a des bases solides. Notre projet à moyen terme est de remonter en Ligue 1. Mais nous avons appris à faire vivre le MMArena en Ligue 2. Après une année d’utilisation, nous savons adapter sa configuration en fonction des affiches et des affluences attendues. Fermer un niveau par exemple, c’est une économie réalisée sur les coûts de sécurité.
L’exemple du Mans est-il suivi par les autres clubs ?
Nous avons dû recevoir, je crois, tous les clubs qui ont un projet de stade en France. Il y a une expertise au Mans car c’est le premier stade de cette ampleur sorti de terre depuis le Stade de France en 1997. Du reste, je remarque que les sociétés sous-traitantes du MMArena travaillent sur le stade du Havre et que Valenciennes a repris notre modèle CRM.
Pourriez-vous reproduire le même travail dans un autre club ?
Je souhaite d’abord voir Le Mans jouer en Ligue 1 dans ce stade. Personnellement, l’Euro 2016 pourrait être un projet motivant à conduire en tant qu’expert sur la partie stade.