Les clubs français ne jurent que par les droits de retransmission. Les chaînes de télévision assurent l’essentiel de leurs revenus (54% lors de la saison 2011-2012 contre 16% pour le poste sponsoring-publicité). Le dernier rapport de REPUCOM sur le niveau de sponsoring dans le football européen démontre pourtant qu’il reste un gisement de revenus non exploité par les formations de Ligue 1.
Pour les formations professionnelles du continent, il y a un contrat à bien négocier, c’est celui signé avec l’équipementier. Avec 422 millions d’euros investis à travers l’Europe, les équipementiers sportifs (Nike et Adidas en tête) demeurent les acteurs les plus actifs en termes de sponsoring sur le marché du football. Nike est le N°1 avec un investissement total de 166 millions d’euros à travers 21 clubs dans les cinq plus importants championnats européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Italie). Cette saison, les revenus sponsoring des cinq grandes ligues, représentants 98 clubs, atteignent environ 2,1 milliards d’euros.
Le sponsoring maillot reste sans doute la forme la plus importante de communication pour afficher une marque. Dans la deuxième édition de son rapport, REPUCOM se concentre sur les origines sectorielles des entreprises impliquées dans le sponsoring de meilleures ligues et clubs. Pour la première fois, les annonceurs investissant sur les dispositifs de panneautique terrain et les sponsors de ligues ont également été inclus dans l’analyse.
Les clubs de Premier League ont une fois de plus généré les revenus de sponsoring les plus élevés en Europe. L’attrait mondial de la Premier League continue de croître, et avec lui les revenus sponsoring générés à travers le monde. Actuellement, 77 % du chiffre d’affaires sponsoring de la Premier League provient de sociétés situées en dehors du Royaume-Uni, dont 16% en provenance du Moyen-Orient, telle la compagnie aérienne Emirates, le partenaire d’Arsenal. Les sociétés du Moyen-Orient jouent un rôle de plus en plus important dans l’industrie du football européen, et investissent désormais les plus gros montants par contrat de partenariat : 10,6 millions d’euros. Les entreprises du Moyen-Orient ne sont pas les seules à être attiré par la caisse de résonance de la Premier League. L’intérêt de l’Asie pour le championnat anglais se trouve à un niveau record.
Avec cette fois-ci une communication directe pour les partenaires avec une population jeune et de plus en plus aisée. Une situation que les formations de l’élite anglaise ont parfaitement assimilée en renforçant leurs équipes commerciales afin de séduire les marques asiatiques.
Près d’un tiers des clubs de Premier League affichaient une marque asiatique comme principal sponsor sur leur leur maillot la saison dernière. Malgré les rétrogradations des Queens Park Rangers (sponsorisés par AirAsia) et de Wigan (12BET), ils sont six encore cette saison à jouer avec une marque asiatique sur la poitrine. Il y a dix ans, Everton était l’unique formation de Premier League à afficher une marque asiatique (la société de télécommunications chinoises Kejian) sur son maillot.
C’est aussi au Royaume-Uni qu’on profite le plus de l’intérêt des opérateurs de paris sportifs pour le sponsoring. L’industrie des paris y représente plus de 60 millions d’euros dans le marché total du sponsoring sportif, soit une augmentation de plus de 30%. C’est le double du deuxième plus grand marché européen, la France (30 millions contre 25 millions en Allemagne et 15 millions pour l’Espagne).
Plus de 75% de ce chiffre est investi dans le football sur des dispositifs majeurs. Il comprend notamment des partenariats de sponsoring maillots entre Aston Villa et Dafabet ainsi que Fulham et Marathonbet. En outre, Bwin est désormais également le partenaire officiel de jeux et de paris en ligne de Manchester United.
Avec 183 millions d’euros pour le poste sponsoring et publicité (selon le rapport de la DNCG pur la saison 2011-2012), les clubs français, sans pouvoir prétendre à des niveaux de recettes comparables à la Premier League ou même à la Bundesliga, peuvent sans doute améliorer leur score.
L’UEFA reste intriguée par le contrat du PSG
Depuis des mois, ce contrat avec l’office du tourisme du Qatar, la Qatar Tourism Authority (QTA), intrigue. Encore une fois, l’UEFA, avec sa chambre d’instruction de l’instance de contrôle financier des clubs (ICFC), a tenu à écouter les dirigeants du?Paris Saint-Germain pour décortiquer un accord inédit. Pour l’occasion, Nasser Al-Khelaifi, le président du?PSG, et Jean-Claude Blanc, son directeur génral, avaient fait le déplacement à Nyon (Suisse), au siège de l’instance européenne. Ce contrat d’image, signé pendant l’été 2012, rapporte cette saison environ 200 millions d’euros (hors bonus) au PSG. Cette manne permet au club parisien de contenir son déficit dans la fourchette des 45 millions d’euros autorisée par le règlement du fair-play financier. En contrepartie, le club parisien doit promouvoir l’image du Qatar comme destination touristique. Après une première audition fin novembre, puis un audit mené par le cabinet Deloitte en janvier, ce rendez-vous signifie bien que l’ICFC s’interroge sur ce contrat. Sur le lien entre Qatar Sports Investments (QSI, propriétaire du PSG) et QTA, et aussi le montant du contrat. Comment a-t-il été fixé ? L’instruction devrait suivre son cours jusqu’à la fin avril.