Dans un rapport confidentiel remis à l’Union des clubs professionnels de football (UCPF), la DNCG demande l’adoption de mesures radicales. Sinon ? Le prochain exercice sera sanglant pour une majorité des clubs.
Les conclusions de la DNCG sont explosives pour le football professionnel en France. Les comptes de la Ligue 1 et de la Ligue 2 sont déjà dans le rouge pour la deuxième année consécutive, avec 100 millions d’euros de déficit estimés cette saison. Mais demain sera pire encore : Si rien n’est fait, l’exercice 2010-2011 pourrait être très difficile pour les deux tiers des clubs. La DNCG livre un constat sans appel sur la situation financière des clubs, dont le modèle économique est insupportable pour la majorité des clubs, en particuliers des petits et des moyens. En cause, la crise économique, qui s’ajoute à la crise du marché des transferts, aux loyers des stades, la baisse des droits TV, et surtout par le versement de salaires et indemnités excessifs aux joueurs qui devront inévitablement contribuer au redressement de la situation. Ce n’est pas tant le salaire moyen d’un joueur de Ligue 1 (environ 45.000 euros par mois) ou de Ligue 2 (10.200 euros) qui inquiète la DNCG. Ce serait plutôt la part de ces salaires sur les recettes : 71%.
On a pris la crise de plein fouet, admet Jean-Pierre Louvel, président du Havre et du syndicat des clubs, dans L’Equipe. Pour lui, il faut modifier le système où les recettes proviennent essentiellement des droits TV et des transferts : C’est pour cela qu’il nous faut impérativement de nouveaux stades pour augmenter nos revenus. A long terme d’accord, mais pour faire face à l’urgence? Il est impératif que les clubs prennent des mesures dès cet été, explique Louvel. La baisse des salaires fait partie des solutions. Pour faire face à la concurrence, il y a eu une flambée, notamment pour les joueurs moyens. Mais il n’y a pas qu’une solution.
La DNCG préconise, quant à elle, des mesures drastiques : revenir à 18 clubs en L1, limiter à 23 le nombre de joueurs sous contrat et surtout réduire les salaires, en augmentant notamment la part variable des rémunérations. Pas sûr que les clubs acceptent de les appliquer sine die.