Après Stéphane Richard, le nouveau patron de France Télécom, c’est au tour de Bertrand Méheut, le patron de Canal Plus, de donner la tendance sur le prochain appel d’offres pour les droits de retransmission de la Ligue 1. Appel à candidatures qui, soit dit en passant, n’aura pas lieu avant plusieurs mois encore.
Bref, si Stéphane Richard s’est montré très sceptique sur l’investissement d’Orange (plus de 203 millions d’euros par saison) sur la Ligue 1 et parle ouvertement ne pas réitérer son investissement, Bertrand Méheut se montre plus conciliant. Dans L’Equipe, le président de la chaîne cryptée promet de ne pas profiter d’une situation trop favorable pour Canal Plus pour revoir à la baisse sa contribution (465 millions d’euros par saison). Sous-entendu au cas où Orange, par exemple, se détournerait de la L1. Il est hors de question que nous ne mettions pas une somme significative, assure Bertrand Méheut dans le quotidien sportif. Notre intention n’est pas de faire un coup financier. Nous sommes des gens responsables. Et pas totalement fous non-plus. Les clubs français et Canal Plus sont liés. Des résultats de l’un dépendent l’investissement de l’autre. Et inversement, du niveau d’attractivité de l’un dépend le pouvoir séduction de l’autre auprès de ses abonnés.
C’est entendu, Canal Plus fera l’effort nécessaire pour maintenir le navire à flot. Mais c’est un peu le baiser du serpent qu’adresse Canal Plus. Car Bertrand Méheut suggère à la Ligue de football professionnel (LFP) de revoir son système de répartition des droits de diffusion. Il le trouve trop égalitaire et pas assez élitiste. J’estime qu’il faudra trouver des moyens de favoriser davantage l’élite, dit-il. Ou encore : Dans l’intérêt du football français, il est souhaitable de plus récompenser les grands clubs. Du Aulas dans le texte ? Presque. Méheut, qui se défend de vouloir donner de leçon à la Ligue, note qu’avec l’argent que les chaînes versent, il faut financer les vingt clubs de L1 et les vingt clubs de L2. Nous y voilà donc, Canal Plus ne veut plus que 19% de l’argent qu’elle verse à la Ligue aille à la L2. Surtout, comme le remarque Bertrand Méheut, que le titulaire des droits de la L1 n’est pas autorisé à diffuser la L2, alors qu’il la finance. C’est assez paradoxal.
En conclusion, le débat de la clef de répartition des droits de retransmission L1/L2 devrait revenir sur le tapis plus d’une fois. Il existe une autre solution. Ne rien changer et autoriser Canal Plus à diffuser de la Ligue 2…
La Ligue 2 convoitée
La LFP a reçu quatre dossiers pour son appel d’offres sur les droits de retransmission de la Ligue 2 au cours des quatre prochaines saisons. Il y a Eurosport et Ma Chaîne Sport, les actuels diffuseurs, mais également France Télévisions et Orange Sport. Aucun n’est candidat à l’ensemble des lots proposés. Eurosport ciblerait selon L’Equipe la meilleure affiche de chaque journée, Ma Chaîne Sport voudrait le reste de rencontres et la meilleure affiche en différé, comme Orange Sport. France Télévisions, seul en lice, est intéressé par le lot 3. Celui des résumés des matches pour alimenter ses magazines. Les lots, si les propositions financières sont jugées suffisantes, devraient être attribués le 2 avril lors du Conseil d’administration de la LFP. Pour l’heure, la L2 tire 17 millions d’euros par an des droits de retransmission.