Porteur d’un projet mystérieux pour revitaliser le HAC avec des investisseurs indiens, l’ex-joueur Vikash Dhorasoo n’a pas convaincu les actionnaires du club havrais de le suivre dans sa démarche.
Comme on pouvait s’y attendre, Vikash Dhorasoo, formé au HAC, n’a pas réussi son examen de passage devant les actionnaires du club havrais, réunis par Jean-Pierre Louvel, l’actuel président du HAC et président de l’Union des clubs professionnels de football (UCPF). Dans un communiqué sibyllin, le club normand indique : Les actionnaires du Havre Athletic Club après avoir assisté à la présentation du projet de M. Vikash Dhorasoo, ont émis, par vote à bulletins secret, un avis consultatif auprès du Conseil de Surveillance. Compte tenu du décompte des bulletins, effectué devant huissier : 97% des votants défavorables et 3% des votants favorables au projet, le Conseil de Surveillance a décidé de ne pas donner suite au projet de M. Vikash Dhorasoo.
Cette annonce semble mettre un point final à ce projet soutenu par de mystérieux hommes d’affaires indiens qui, selon Vikash Dhorasoo, seraient disposés à injecter près de 10 millions d’euros dans le club qui va descendre en Ligue 2, un an après être remonté en Ligue 1.
Louvel : Quand on donne des coups, il faut accepter d’en recevoir
Le projet de Dhorasoo aura, au moins, eu le mérite de mettre un coup de projecteur sur le Havre Athletic Club. Il faut proposer son projet au directoire, puis au conseil de surveillance et enfin aux actionnaires. Je le lui ai proposé de venir devant le directoire, mais il n’a pas voulu. Il voulait aller directement aux actionnaires…, a rappelé Jean-Pierre Louvel, président du HAC après une sortie médiatique de Vikash Dhorasoo. Dans L’Equipe, l’ancien joueur reprochait notamment au président de l’UCPF de ne pas l’avoir pris au sérieux. Jean-Pierre Louvel, qui occupe le fauteuil de président du HAC depuis juin 2000, avait indiqué qu’il avait présenté le projet d’une page et demi au directoire et que le conseil de surveillance avait été convoqué dans la foulée. Il trouvait édifiant que le projet de l’ancien Parisien soit aussi mince. Au moins, ça se lit vite… Je lui avais proposé de l’étoffer, mais là encore il n’a pas voulu. C’est plein d’intentions et d’idées, mais ce que je lui ai demandé, c’est comment il comptait matérialiser tout ça devant la DNCG, par exemple. Je n’ai pas eu de réponse. De ce que j’ai compris, il voudrait mettre un million dans le capital, soit 20% de notre capital actuel. Pour les huit à dix millions, je ne sais pas si c’est du sponsoring ou des garanties. Peut-être qu’il garde des choses cachées pour les actionnaires…. Dans son projet, l’ancien joueur du Havre, appuyé par l’animateur Laurent Ruquier, originaire du Havre, visait un budget de 45 millions d’euros d’ici à 2012-2013, contre 27 millions d’euros actuellement.
Recalé par les actionnaires havrais, Dhorasoo a dénoncé une parodie de débat. Il n’y en a pas eu. C’était agressif et indigne. Les actionnaires ne veulent rien changer, ils nous ont dit que le club était bien comme ça. C’est vraiment dommage qu’une équipe et un président confisquent un club comme ça, a stigmatisé Dhorasoo. Pour une fois qu’il pouvait se passer quelque chose.
Quand on donne des coups, il faut accepter d’en recevoir, lui a répondu Jean-Pierre Louvel dans L’Equipe (NDLR : Dhorasoo a notamment déclaré que le projet de Louvel était de descendre en L2 et de vendre des joueurs).
Maintenant que la tempête médiatique est passée, le HAC va pouvoir se concentrer sur sa prochaine descente en L2 avec des moyens réduits puisque le budget devrait tomber à 14, voire 12 millions d’euros. Le club va également continuer de travailler sur son projet d’un nouveau stade Jules Deschaseaux, afin de générer 5 à 6 millions de ressources supplémentaires.