Selon une enquête de Politico, le Lotto Park, le stade d’Anderlercht, aurait été utilisé afin de mettre un coup de projecteur sur les affaires de lobbying envers des membres du Parlement européen.
L’action se passe dans une loge du stade d’Anderlecht. Au début de la saison 2024-2025, le géant chinois Huawei a fait l’acquisition d’une loge privée dans le Lotto Park pour une somme d’environ 50.000 €. Rien de suspect jusqu’ici. Sauf qu’une enquête des services de renseignements belges a établi que cette loge aurait servi au géant chinois des télécommunications et de l’informatique pour recevoir des députés européens et leurs assistants pour certaines rencontres européennes disputées par Anderlecht, qui évoluait en Ligue Europa jusqu’à fin février. Des mouchards avaient été dissimulés afin d’écouter les conversations d’un des principaux lobbyistes de Huawei. Selon Politico, la voiture de ce dernier a également été truffée d’appareils enregistreurs. Via cette enquête, les autorités belges ont essayé de déterminer si la loge faisait partie d’un vaste plan conçu par les lobbyistes chinois de Huawei afin de promouvoir la position de l’entreprise dans l’élaboration des politiques de l’Union européenne. Bingo visiblement ! Après ces nombreuses découvertes, les forces de l’ordre sont intervenues, en mars dernier, sur plus d’une vingtaine de sites en Belgique ainsi qu’au Portugal. Ces perquisitions ont pu voir le jour suite à des paiements illégaux présumés effectués par Huawei afin d’obtenir une lettre ouverte signée par huit législateurs européens en faveur des intérêts de l’entreprise, dévoile Politico. Le 18 mars dernier, cinq personnes ont été inculpées dans le cadre de l’enquête. Il s’agit de trois employés de Huawei ainsi qu’un directeur général de l’organisateur de conférences bruxellois « Forum Europe ».
Un procureur belge a demandé de lever l’immunité d’un groupe d’eurodéputés. Parmi les élus ciblés, le socialiste maltais Daniel Attard et le libéral bulgare Nikola Minchev ont admis avoir assisté à des matchs du RSCA. Cependant, ils assurent ne pas savoir qu’ils avaient été invités par la firme chinoise. Deux autres eurodéputés visés, les Italiens de centre-droit Fulvio Martusciello et Salvatore De Meo, nient avoir commis des actes répréhensibles.
Spectateur passif de l’enquête, le club anderlechtois confirme l’utilisation d’une loge par Huawei. Une parmi « 40 loges » louées « pour toute la saison à des entreprises privées ». « C’est la responsabilité de l’entreprise même de décider qui ils invitent et aux invités de décider s’ils peuvent accepter ou non l’invitation. Le club n’a donc, en soi, aucune implication directe dans cette affaire. Si la justice demande au club de coopérer à l’enquête, nous apporterons bien entendu notre entière collaboration », déclare le porte-parole du club bruxellois.
