La nouvelle édition de l’étude FootballMetrics, menée par Footpack et Act for Sport avec Kappa, auprès de près de 7.000 licenciés, dresse un état des lieux sans précédent des pratiques d’équipement des footballeurs amateurs. Entre domination des géants du secteur, contraintes budgétaires sur le textile et attentes fortes vis-à-vis des marques, le marché amateur révèle des dynamiques structurantes, mais aussi des limites d’analyse à ne pas ignorer.
Nike et Adidas dominent sans partage le marché des crampons amateurs. Plus d’un licencié sur deux porte l’une de ces marques, avec un budget moyen de 120 à 180 € et un renouvellement tous les 12 à 18 mois. Mais des challengers comme Puma (13,6 % de parts de marché), Mizuno ou New Balance émergent, attirant les utilisateurs par des gammes techniques et des prix plus rationnels. Le modèle « affectif » laisse peu à peu place à un choix plus pragmatique.

Côté textile, le choix est souvent dicté par le club via les contrats d’équipement. Les marques phares – Nike, Adidas, Kappa, Puma – restent visibles, mais la réalité du budget amateur (environ 100 € par an) influe fortement. Signe d’un marché sous tension : la contrefaçon, notamment des maillots, progresse chez les jeunes, non par désengagement, mais par manque d’accessibilité prix.
Ce que les amateurs attendent des marques
Les pratiquants ne se contentent plus d’un logo : ils exigent trois choses claires. A savoir des produits adaptés à l’usage terrain, surtout sur synthétique. Ils veulent des prix justes. Ils refusent de payer un « prix pro » pour une pratique loisir.
Enfin, les marques perçues comme distantes perdent du capital affectif, face à celles investies localement (dotations, tournois, ambassadeurs). En somme, les marques doivent cesser de parler à l’élite pour écouter le terrain.


Les limites de l’étude
FootballMetrics demeure un baromètre précieux, mais comporte plusieurs limites dont un biais de représentativité avec des répondants surtout connectés, masculins et urbains. Les préférences affichées (grandes marques, budgets élevés) ne reflètent pas toujours les comportements d’achat réels (occasion, seconde main, contrefaçon). De même, l’étude ne confronte pas les réponses aux chiffres de vente des distributeurs ou aux parts de marché effectives des marques. Enfin, la dimension territoriale et sociale est peu explorée.