Sans tambour, ni trompette, la mairie du Mans a officialisé cet été le changement de dénomination du MMArena. Après la fin du contrat de naming avec l’assureur MMA, l’enceinte mancelle a pris le nom de « stade Marie Marvingt », en hommage à une pionnière de l’aviation.
En 2007, c’était une innovation. En associant dès 2007 sa marque au nom du nouveau stade manceau, MMA réalise alors la première opération de naming d’un équipement sportif en France. Le MMArena entre alors dans l’histoire en devenant le premier stade à recourir à cette pratique. Cela ne lui portera pas chance. Lorsque l’enceinte est inaugurée, en janvier 2011, son club résident, le MUC 72 à l’époque (aujourd’hui Le Mans FC), est sur un toboggan. A la signature du contrat par MMA, un million d’euros par an pendant dix ans, personne n’avait vu venir la descente aux enfers du club. Après avoir quitté la Ligue 1, Le Mans connaît les affres de la liquidation judiciaire en 2013, puis une lente remontée depuis la 6e division jusqu’en National, avec un bref passage en Ligue 2. Alors que l’équipement (25.000 places) de 102 M€ est surdimensionné pour les ambitions sportives du club (il n’a jamais vu la L1 et connu que deux saisons et demi de L2 en dix ans, ndlr), au terme du contrat avec Le Mans Stadium (Vinci), MMA avait finalement accepté de prolonger mais pour 300.000 € annuels jusqu’à la fin de la saison 2021-2022.
Le logo de l’assureur a donc été retiré du stade cet été, même si l’appellation demeure en ligne sur le site officiel. Le Mans Stadium n’a pas trouvé de nouveau partenaire, pas plus que la ville du Mans qui doit lui verser chaque année plusieurs millions d’euros afin de respecter les clauses du partenariat public-privé (PPP) conclu pour financer le stade (la contribution de la ville s’élève désormais à 4,1 M€ par an). Toutefois, le stade manceau dispose bien d’une nouvelle dénomination. Il ne faut plus dire MMArena mais « stade Marie Marvingt ». C’est le nom d’une pionnière de l’aviation qui a été retenu, « en concertation avec les maires de la métropole et la majorité municipale », précise le maire du Mans Stéphane Le Foll. Il explique aussi qu’il s’agit pour la ville du Mans de s’engager « sur la reconnaissance des femmes sportives et de leurs talents », précisant que le choix du nom de Marie Marvingt « porte une nouvelle ambition pour le stade du Mans. Au moment où l’équipe féminine de Le Mans FC s’est installée en Ligue 2, ce choix traduit une réelle connexion avec les projets du territoire ».
Le stade du Mans devient la première enceinte sportive de plus de 20.000 places en France à porter le nom d’une femme.