Une salle de cinéma ne sert plus uniquement à diffuser des films. De plus en plus, les salles obscures retransmettent de l’opéra, ou bien des rencontres de football. Et c’est bien ce qui inquiète les professionnels du secteur. Et notamment les distributeurs de films qui redoutent de voir les longs-métrages, en particulier les films d’auteur, supplantés doucement par d’autres formes de divertissement.
Car les exploitants de salles ont réalisé que les retransmissions d’événements étaient bien plus juteuses que les films d’auteur qui attirent peu de monde. D’autant que le prix des places est le plus souvent majoré par rapport aux films.
Véronique Cayla, directrice générale du Centre national de la cinématographie (CNC), prépare la riposte et annonce la préparation d’un texte réglementaire pour encadrer l’exploitation en salle de programmes autres que les oeuvres cinématographiques. Il est indispensable de réaffirmer la spécificité de la salle de cinéma comme lieu consubstantiel à l’art cinématographique, déclare Véronique Cayla. Alors que la Fédération internationale de football (FIFA) planche sur un appel d’offres pour la retransmission de certains matches de football dans les salles, le CNC veut couper l’herbe sous les pieds des exploitants en frappant là ou ça fait mal, au portefeuille. Il faut empêcher que les salles de cinéma qui font du hors film profitent indûment du système d’aide aux exploitants de salles, prévient Véronique Cayla. Concrètement, il s’agirait de priver l’exploitant du soutien à la salle sur les tickets d’entrée du hors film. Ce qui représente une enveloppe globale d’une cinquantaine de millions d’euros à partager entre les 5.500 salles de cinéma en France. En sus, l’exploitant resterait assujetti à la taxe de 10,7% sur le billet, qui abonde le compte de soutien au cinéma. A suivre.