L’arrivée de Karim Benzema dans le championnat saoudien s’accompagne d’annonces concernant un plan d’investissement massif du royaume pour son football.
Le royaume annonce vouloir favoriser « les opportunités d’investissement dans le sport saoudien, renforcer le professionnalisme, la gouvernance et la viabilité financière des clubs sportifs et améliorer la compétitivité et l’infrastructure » de ces derniers. Ainsi, quatre clubs (Al Ittihad, Al Ahli, Al Nassr et Al Hilal) ont été transformés en sociétés, chacune appartenant au Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite (PIF) à hauteur de 75% (et 25% à des fondations de chaque club). Les clubs saoudiens sont actuellement propriété publique, sous la supervision du ministère des Sports. La richissime compagnie pétrolière saoudienne Aramco, qui réalise chaque année des bénéfices vertigineux, est censée s’emparer du club d’Al-Qadisiyah. Le club de troisième division Alula FC sera lui détenu par la Commission royale pour Al-Ula et le club de première division Al-Diraiyah contrôlé par l’Autorité de développement de la porte de Diriyah.
Avec déjà Cristiano Ronaldo, et prochainement Karim Benzema, dans son championnat, le plus grand exportateur de pétrole au monde souhaite faire de la Saudi Pro League, rebaptisée « Roshn Saudi League » depuis l’été dernier et un contrat de naming, l’un des dix meilleurs au monde. Avec des arguments hors norme pour convaincre des têtes d’affiche de s’installer dans le désert. Ces derniers jours, la presse espagnole avait évoqué un contrat de 200 M€ sur deux saisons pour Karim Benzema. Des sources interrogées par Bloomberg avancent quant à elles un montant bien supérieur, allant jusqu’à 300 M$ au global. En janvier, Cristiano Ronaldo a montré la voie en rejoignant Al Nassr avec un salaire tout aussi pharaonique. Le Portugais, qui s’est engagé jusqu’en juin 2025, percevrait aux alentours de 200 M€ par saison, soit le salaire le plus élevé de l’histoire du sport.
L’objectif annoncé est de faire passer les revenus commerciaux de la ligue saoudienne de 450 millions de riyals (environ 112 M€) à plus de 1,8 milliard de riyals par an soit environ 450 M€. Avec la volonté de valoriser ainsi la Roshn Saudi League à plus de 8 milliards de riyals en 2030, soit 2 milliards d’euros ! Mais le véritable objectif de l’ambition saoudienne n’est pas tant de faire du championnat saoudien, qui va changer de format et passer à 18 clubs la saison prochaine, un égal de la Premier League que d’accroître l’influence de l’Arabie Saoudite dans le sport. Et de renforcer ainsi sa candidature à l’organisation de la Coupe du monde 2030 ou 2034. En parallèle, cette stratégie permet au royaume d’exister autrement qu’à travers l’image d’un pays très critiqué pour des atteintes aux droits de l’homme, et qui possède l’un des pires bilans au monde en la matière.