Même si Gianni Infantino soutient la présence de sponsors saoudiens dans le football féminin, le président fraichement réélu à la tête de la FIFA, a annoncé que la Coupe du monde féminine 2023 ne serait finalement pas sponsorisée par l’office de tourisme saoudien.
Depuis sa prise de pouvoir à la FIFA, en 2016, il est rare que Gianni Infantino recule. Après sa réélection, par acclamation (il était l’unique candidat en lice pour sa propre succession, ndlr), Gianni Infantino a annoncé jeudi que la Coupe du monde féminine 2023 ne serait finalement pas sponsorisée par l’office de tourisme saoudien, « Visit Saudi ». Le projet avait fait l’objet de vives critiques de la part de plusieurs joueuses en raison du droit des femmes en Arabie Saoudite. Même l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les pays hôtes du tournoi qui se déroulera du 20 juillet au 20 août, avaient trouvé à redire. La fédération néo-zélandaise se disait même « choquée et déçue » de ne pas avoir été consultée.
« Il y a eu des discussions avec Visit Saudi, mais au final, cela n’a pas abouti à un contrat », a déclaré Gianni Infantino en conférence de presse à Kigali (Rwanda), au terme du 73e congrès de la FIFA. « C’était un tempête dans un verre d’eau », a-t-il poursuivi en référence aux réactions contre ce partenariat. « La Fifa est une organisation constituée de 211 fédérations nationales, il n’y a rien de répréhensible à accepter des partenariats venant d’Arabie saoudite, de Chine, des Etats-Unis, du Brésil ou d’Inde », a continué Gianni Infantino qui n’a pas précisé les raisons de ce recul.
Les fédérations australienne et néo-zélandaise de football se sont félicitées de l’annonce. « Nous saluons la clarification par la FIFA concernant Visit Saudi », a commenté dans un communiqué le patron de Football Australia, James Johnson. « L’égalité, la diversité et l’inclusion sont des engagements très importants pour Football Australia », a-t-il ajouté. « Nous pensons qu’il est essentiel que tous les partenariats commerciaux s’alignent sur la vision et les valeurs des tournois dans lesquels ils sont impliqués », a pour sa part affirmé New Zealand Football.
Le président de la FIFA a par ailleurs indiqué que les primes alloués aux joueuses et dédommagements versés aux clubs pour la Coupe du monde 2023 avaient triplé par rapport à l’édition 2019. Le montant total va atteindre 152 M$ (143 M€). Il a toutefois critiqué les diffuseurs, guère enthousiastes à l’idée de diffuser la Coupe du monde féminine. « S’ils nous proposent 100 millions pour la Coupe du monde masculine, ils nous proposent un million ou moins pour le tournoi féminin, et en même temps, ces diffuseurs critiquent la FIFA à propos de l’égalité hommes/femmes pour les primes », a-t-il indiqué. « Vous pouvez proposer 20% de moins ou même 50% de moins, mais pas 100% de moins, les femmes méritent plus, bien plus, et nous sommes là pour nous battre à leur côté », a-t-il assuré. En France, la Coupe du monde féminine, handicapée par le décalage horaire avec l’hémisphère sud, n’a toujours pas trouvé de diffuseur.