Les clubs de football chinois seront autorisés à incorporer les noms des sponsors commerciaux dans le nom de leur équipe à partir de la saison prochaine. Il y a quelques années, la Chine avait interdit cette pratique. Mais il s’agit aujourd’hui de stabiliser les finances des clubs.
C’est une autorisation très encadrée qui est accordée aux clubs. « Les clubs peuvent introduire le naming pour leurs équipes pour les saisons 2024-2028. Les sponsors doivent être des entreprises ou des marques légitimes et avoir une image sociale positive. Le naming sera exigé pour utiliser des caractères chinois, tandis que des termes spécifiques tels que « corporation », « société » et « entreprise » ne sont pas autorisés », détaille la Fédération chinoise de football (CFA) dans un communiqué. « Les noms et les homonymes des noms des actionnaires des clubs ne sont pas autorisés à être utilisés dans le naming pour les équipes, poursuit la fédération. Les noms des entreprises et des marques de jeux de hasard et de tabac ne sont pas non plus autorisés. »
D’autres critères sont plus abscons : « Les noms utilisés dans le naming doivent correspondre à l’image positive des ligues professionnelles chinoises et à leur stratégie de marque. Et ils ne doivent pas violer d’autres droits et intérêts légitimes, alors que les informations fausses ou trompeuses ne sont pas autorisées dans les noms. »
Le CFA stipule également qu’un partenaire correspond à un club. Plusieurs équipes ne peuvent pas partager le même sponsor. Chaque accord de naming doit durer au moins un an, sans possibilité pour les clubs de changer de namer en cours de saison.
« Nous nous en tenons à la politique selon laquelle les noms des clubs doivent toujours être neutres. Et sur cette base nous permettons aux clubs d’introduire le parrainage en titre à leurs équipes », explique un cadre de la CFA sous couvert d’anonymat.
Cette décision représente un revirement par la CFA après l’interdiction des sponsors commerciaux dans les noms des équipes fin 2020, signant alors la fin d’une ère de dépenses somptuaires par des clubs financés par des géants industriels tels qu’Evergrande (entreprise immobilière) avec le « Guangzhou Evergrande » ou SIPG (en charge de la gestion du port de Shanghai) avec le « Shanghai SIPG ». L’eldorado asiatique pour les joueurs et les entraîneurs n’aura été qu’un feu de paille. La situation économique s’est retournée en Chine, les clubs sont rentrés dans le rang. Selon la CFA, entre 2018 et 2022, 44 clubs au total des trois divisions professionnelles ont été disqualifiés. L’autorisation du naming est considérée comme un moyen de renforcer les moyens des clubs alors qu’ils font pâle figure aujourd’hui dans la Ligue des champions asiatique.
En Chine, avant l’interdiction, les clubs étaient très souvent nommés par les sociétés qui les financent. A la différence de la pratique en Europe où les partenaires préfèrent les stades (Allianz Arena, Groupama Stadium, Orange Vélodrome…) ou bien parce que la législation ne le permet pas comme en Allemagne par exemple, où la loi interdit pour un club, d’avoir comme nom, une entreprise (sauf exceptions, comme le Bayer Leverkusen). Il existe bien le RB Leipzig. Mais techniquement, « RB » signifie « RasenballSport » (« Sports de ballon sur gazon »), même si tout le monde sait qu’il fait référence à la marque de boissons énergisantes Red Bull.