Toujours pas d’acheteur. Les négociations entamées de gré à gré par la Fédération française de football (FFF) pour la diffusion des rencontres de l’équipe de France n’ont toujours pas abouti. Déjà fragilisée par l’échec de son appel à candidatures, la FFF se heurte également au refus de TF1 de surenchérir pour les Bleus.
L’idée n’était pas forcément mauvaise. Vendre les Bleus par appartements (matches de qualification, matches amicaux et magazine) et accepter une part variable indexé sur l’audience des rencontres. En revanche, le calendrier est franchement calamiteux. Demander plus d’argent aux diffuseurs en période de récession économique, et donc de contraction des recettes publicitaires, avec des résultats sportifs décevants et une image écornée, relevait de l’illusoire.
Noël Le Graët, vice-président de la FFF en charge des questions économiques, se retrouve au pied du mur. Diffuseur historique de l’équipe de France, TF1 veut faire baisser les prix et le dit haut et fort. Les 45,35 millions d’euros que la chaîne verse chaque année à la FFF sont un plafond que TF1 ne veut plus toucher. L’inflation des droits sportifs a été extravagante ces dernières années, estime Nonce Paolini, la président de TF1 dans L’Equipe. Il faut en revenir à des niveaux raisonnables. Après la Ligue des champions, pour laquelle TF1 a ramené le contrat de 30 à 25 millions d’euros par an, la chaîne entend faire baisser le prix des Bleus. Aujourd’hui, il y a une réalité économique. Nous ne paierons pas les prix d’avant, continue le patron de TF1. Les sommes que la Fédération espère pour l’équipe de France, nous ne pouvons plus les payer. Nonce Paolini rappelle que TF1 versait 2,5 millions d’euros par match des Bleus entre 2002 et 2006. Depuis, la facture a grimpé à 5 millions d’euros par match. C’est beaucoup trop, estime-t-il. Ce n’est pas moi qui ai signé ce contrat, mais je vis avec…
Au passage, il glisse une recommandation aux dirigeants de la FFF sur l’image à améliorer de l’équipe de France. Aujourd’hui, cette équipe a besoin de retrouver une proximité avec son public, avoir des joueurs accessibles qui donnent le meilleur d’eux-mêmes. Quand une équipe se fait siffler comme ça par son propre public il y a des questions à se poser. Depuis le temps qu’on le dit…