Le Tribunal de grande instance de Paris rejette la requête de Canal +, qui demandait une suspension de l’appel d’offres des droits télé lancé par la Ligue de football professionnel (LFP), dans l’attente du jugement sur le fond prévu le 19 février devant le TGI. Le tribunal estime qu’il n’y a pas lieu à référé et a condamné Canal+ à 10.000 euros d’amende.
Lors de l’audience des deux parties, Pascal Wilhelm, avocat de Canal + avait avancé la prévention d’un dommage immédiat pour justifier sa demande de suspension. Nous sommes en colère, nous en avons assez!, avait rétorqué Me Yves Wehrli, l’avocat de la LFP, qui avait dénoncé le feu d’artifice procédural de Canal +, qui se prend les pieds dans le tapis.
Canal + avait contesté initialement devant le TGI la programmation d’un magazine le dimanche soir, en concurrence donc avec son programme L’équipe du dimanche, la possibilité pour la Ligue d’entamer, le cas échéant, des négociations de gré à gré avec les opérateurs, l’exploitation des droits audiovisuels par la Ligue ou encore le prix de réserve par groupe de lots déposé par la LFP. Parallèlement à ces démarches devant le TGI, Canal+ avait engagé une procédure devant le Conseil d’Etat pour obtenir, cette fois, que la Ligue ne produise pas elle-même ses images dans le cadre de son appel d’offres. Mais, le Conseil d’Etat, ne s’estimant pas compétent, avait rejeté cette première requête.
Que cherche Canal + ?
Cet enchaînement de procédures, inédit dans les relations entre la LFP et son principal partenaire, marque un nouvel épisode dans le bras de fer qui oppose les deux parties. Bien malin celui qui est capable de décrypter la stratégie de la chaîne cryptée. Le principal bailleur de la Ligue, après avoir défendu la valeur du championnat diffusé à prix d’or, clame haut et fort aujourd’hui que la Ligue 1 est de piètre qualité, et qu’elle n’entend pas verser autant d’argent au football professionnel français (1,8 milliard d’euros sur la totalité de l’actuel contrat).
La procédure d’appel d’offres se poursuit donc selon le calendrier prévu, à savoir dépôt des dossiers de candidature le 22 janvier et phase d’enchères le 31 janvier. Des grandes chaînes à celles de la TNT, en passant par des opérateurs de télécommunication, des agences de marketing sportif ou des portails internet, vingt-cinq sociétés auraient retiré le dossier d’appel d’offres, qui renferme les 12 lots proposés. Combien seront-ils à effectivement candidater ?