Et dire que Canal + se fait tirer les oreilles pour signer un nouveau contrat… Mais la Premier League s’en moque. Avec ou sans la France – la diffusion du championnat anglais la saison prochaine n’est pas encore assurée pour les Français -, l’Angleterre a considérablement augmenté ses recettes issues des droits de retransmission. Sur la période 2007-2010, elles dépasseront les 4 milliards d’euros ! Un fossé s’est creusé avec le reste de l’Europe.
Le championnat anglais de football était déjà le plus riche d’Europe. Il vient de reléguer ses poursuivants au rang de championnats en voie de développement… Grâce à la Commission européenne, la ligue anglaise vient de faire exploser les compteurs. Il y a quelques mois, les autorités de la concurrence européenne, pour éviter un monopole de la diffusion, avaient sommé les Anglais de procéder à un nouvel appel d’offres pour le monde entier. L’ensemble des droits (télévision, Internet, téléphonie mobile) a été attribué. Le tout pour un montant record de 4,5 milliards d’euros environ pour les années 2007 à 2010 !
Alors que ses quatre clubs engagés en ligue des champions ont fini premiers de leurs poules (Manchester United, Chelsea, Arsenal, Liverpool), ainsi que les trois clubs engagés en Coupe de l’UEFA (Tottenham, Newcastle United et Blackburn), le championnat anglais prend une nouvelle dimension avec des contrats de droits télévisés de plus en plus lucratifs. Sur le marché anglais et irlandais, les droits, attribués en mai dernier aux bouquets satellites anglais BSkyB et irlandais Setanta, ont été valorisé à 1,7 milliard de livres, soit environ 2,5 milliards d’euros, marquant ainsi une augmentation de 66% par rapport à la précédente négociation. BskyB déboursera deux milliards d’euros pour 92 matches par saison, dont ceux du dimanche après-midi. Setanta apporte 500 millions pour ne pas laisser le monopole à son concurrent, récupérant ainsi les droits télévisés de 46 matches par saison.
Près d’un milliard d’euros pour les droits mondiaux
En outre la Premier League a obtenu 625 millions livres (environ 940 millions d’euros) de 81 contrats conclus à l’étranger, pour une diffusion dans 208 pays (dont la France ne fait pas encore partie). Une somme doublée par rapport aux précédents accords. Il faut encore comptabiliser les 400 millions de livres (600 millions d’euros) tirés des droits Internet, les droits des téléphones mobiles, les matches en différé (130 millions deuros), ainsi que les résumés pour la BBC (260 millions deuros).
Sans équivalent en Europe
Nous sommes en croissance partout, mais le grand bond a été enregistré en Asie et au Moyen-Orient, a expliqué Richard Scudamore, directeur exécutif de Premier League, selon qui cette somme amène le championnat anglais à un tout autre niveau que ses concurrents européens. C’est peu de le dire.
Cette manne ne devrait pas calmer les ardeurs des investisseurs auprès des clubs. En effet, le vainqueur du championnat d’Angleterre en 2008 remportera 50 millions de livres, soit 75 millions d’euros (l’Angleterre procède comme la France par une répartition plus ou moins égalitaire entre les clubs), contre 45 millions d’euros actuellement. Une somme qui sera bientôt attribuée… à la lanterne rouge !
Cet accord devrait bénéficier aux clubs, aux joueurs, mais aussi à la formation. 60 millions d’euros viennent d’être débloqués pour de nouveaux terrains et équipements pour les centres de formation et terrains de quartier, ainsi que pour le recrutement d’éducateurs et entraîneurs.