Marie-George Buffet s’est clairement opposée à la vente des droits radios du football. A l’issue d’une table ronde au Ministère de la Jeunesse et des Sports, MGB a appelé au boycottage de l’appel d’offres de la LNF.
Jusqu’ici, Marie-George Buffet et Gérard Bourgoin se lançaient des piques plus ou moins poliment. Après la réunion de lundi soir (à laquelle la Ligue Nationale de Football n’était pas conviée) entre la Ministre de la Jeunesse et des Sports, des responsables des radios, des services du Premier ministre, du ministère de la Culture, du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et de l’Union syndicale des journalistes sportifs de France (USJSF), les bonnes manières devraient rester au placard.
Marie-George Buffet a tenu un point presse au cours duquel elle s’est clairement exprimée contre la volonté de la LNF de marchandiser l’information sportive. Ce qui ressort de ce tour de table c’est la nécessité d’affirmer une volonté commune de préserver le droit et la liberté d’information pour les radios comme pour la presse écrite, la loi préservant déjà la liberté d’information en ce qui concerne les télévisions, a expliqué Mme Buffet. Je crois qu’il faut distinguer (…) l’image, donc le spectacle, offert par des sportifs, de l’oeuvre, du travail, fait par un journaliste, qui décrit ou commente des images que l’auditeur ne va pas voir, donc qu’il va devoir lui-même créer à travers sa prise de parole, a-t-elle poursuivi. J’ai donc proposé que l’ensemble des radios refuse de répondre à la consultation lancée par la LNF. Un sérieux tacle qui ne devrait pas manquer de faire réagir au siège de la Ligue.
Pourtant, et malgré la farouche opposition de Jean-Marie Cavada, président de Radio France et du GIE Sport Libre (Radio France, RTL, Europe 1, Sport O’FM, RFI et le Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes) sur cet appel d’offres, quelle portée aura cette prise de position ? Après avoir entendu le président de RMC-Info, Alain Weill, l’appel du 25 février risque de rester lettre morte. Le trublion de la radio, à la sortie de la réunion, a estimé que la situation n’est pas claire et que la réflexion mérite d’être poussée plus loin pour avoir un avis définitif. Après avoir joué cavalier seul sur les droits de la Coupe du Monde 2002 et sur le championnat du monde de Formule 1, RMC-Info pourrait continuer son offensive sur les droits sportifs à la radio. Alain Weill reste flou sur ses intentions. Il avoue On souhaite jouer un rôle dans le sport à la radio avant de préciser Mais si on peut ne pas payer, évidemment c’est mieux. Wait and see.
Le plus curieux dans cette affaire, c’est le silence de la Fédération Française de Football (FFF). Mme Buffet a proposé qu’avec le CNOSF, nous rappelions les Fédérations à leur responsabilité en matière de droits. La ministre a dit vouloir travailler à partir de la loi existante (…) afin de mieux définir quel est son champ de compétences et de mieux distinguer le droit à l’image des problèmes des radios et des problèmes de la presse écrite et faire en sorte que tout règlement (de Fédération, ndlr) qui comporterait une limite à l’information écrite ou à l’information radio soit rejeté.
Nouvelle législation pour le droit à l’information
La Ministre de la Jeunesse et des Sportsa annoncé la mise en place d’un comité de suivi composé de représentants de radios. Il nous a semblé qu’il était nécessaire de travailler de façon rapide à un ou des articles de loi permettant de définir et de garantir cette liberté, ce droit à l’information en ce qui concerne la presse écrite et les radios, a-t-elle précisé.
Un décret pourrait rapidement être pris. Mais une révision de la loi n’est pas possible avant la fin de l’année. Un calendrier qui pose le problème des élections et d’un possible changement de majorité. Marie-Geroge Buffet balaie le problème en précisant Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas y avoir une unanimité sur le sujet. Elle a bien existé sur le dopage.