Surj Sports Investment, le bras armé du fonds souverain saoudien (PIF) dans le secteur du sport, prend une participation minoritaire dans DAZN.
Il a fini par confirmer l’information qui circulait depuis des semaines. Shay Segev, le PDG de la plateforme DAZN, annonce l’entrée au capital de SURJ Sports Investment. Le montant de la participation n’est pas connu, mais un milliard de dollars avait été évoqué. « SURJ Sports Investment (SURJ), société d’investissement dans le sport de renommée internationale, prend une participation minoritaire dans DAZN, première plateforme mondiale de streaming sportif », indiquent DAZN et SURJ dans un communiqué. « Dans le cadre de cet accord, SURJ et DAZN travailleront à la création de DAZN MENA, une joint-venture qui proposera de nouvelles opportunités uniques de diffusion pour le sport en Arabie saoudite et facilitera l’accès des fans aux contenus sportifs en direct et à la demande », ajoute le communiqué.
Cet accord intervient plus de deux mois après l’attribution à la surprise générale à DAZN par la FIFA des droits de diffusion de la Coupe du monde des clubs organisée l’été prochain aux États-Unis (14 juin – 13 juillet) pour un montant de près d’un milliard d’euros. La confirmation de l’arrivée du fonds saoudien au capital de DAZN vient boucler la boucle.
Avant l’organisation de la Coupe du monde 2034, l’Arabie saoudite s’arroge ainsi la puissance d’exposition de DAZN, à défaut d’investir dans une entreprise rentable. DAZN diffuse plus de 90.000 événements en direct par an et est disponible sur plus de 200 marchés dans le monde. Le mois dernier, le fondateur de DAZN, le milliardaire Sir Leonard Blavatnik a injecté 827 M$ dans l’entreprise, portant ses investissements à plus de 6,7 milliards de dollars depuis sa création en 2016.
En France, le diffuseur anglais est au centre d’un conflit avec la Ligue de football professionnel (LFP). Cette dernière l’a assigné devant le tribunal de commerce de Paris pour le non paiement d’une partie de ses échéances. De son côté, DAZN avance, non pas des problèmes financiers, mais un défaut de collaboration de la LFP et de ses clubs. DAZN explique son démarrage plus que poussif (500.000 abonnés) par le piratage et le manque d’accès aux joueurs. La plateforme de streaming ne trouve en revanche rien à redire sur sa politique tarifaire. Sur l’affaire, la justice se prononcera le 28 février.
La Ligue pioche dans le fonds de réserve
En attendant la décision du tribunal, sur les 35 M€ mis sous séquestre par DAZN, la LFP va utiliser son fonds de réserve pour régler les clubs. « Le conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP) a décidé ce soir à l’unanimité d’activer son fonds de réserve sans attendre la décision du Tribunal des Activités Économiques de Paris concernant le litige en cours avec DAZN », peut-on lire dans un communiqué de la ligue. Cette décision, « rendue possible grâce au soutien de CVC (l’un des partenaires de la ligue) », va permettre aux clubs de Ligue 1 d’être payés rapidement. « Ils recevront en fin de semaine les sommes qu’ils étaient en droit d’attendre, leur permettant ainsi de faire face à leurs besoins de trésorerie », précise la LFP.